Lionel Loueke : Le jazz retrouve ses racines

Dans la série, Le jazz de Touki Montréal, découvrez la critique du spectacle du Lionel Loueke Trio au Festival international de Jazz de Montréal.

Lionel Loueke - Courtoisie FIJM
Lionel Loueke - Courtoisie FIJM

« I was here maybe two years ago et je vais changer en Français….Et je me disais ce serait bien de déménagé ici. À part le froid! Ici en été et en hiver en Afrique », Lionel Loueke.

Pour son troisième passage à Montréal, le guitariste béninois Lionel Loueke a offert toute une prestation à ses admirateurs venus nombreux l’applaudir à L’Astral, la nouvelle salle de spectacle du FIJM. Dans une ambiance intimiste et proche des cabarets de jazz des années 30, le Lionel Loueke Trio a su régaler le public.

La ponctualité, marque de fabrique du Festival de jazz de Montréal, c’est à 21 h pétant que les trois jazzmen sont montés sur scène. Tout commence par un solo de quinze minutes du guitariste avec en guise de seul accompagnement, des sons ni déchiffrables, ni totalement audibles, mais parfaitement mélodiques sous fond d’une note qui accompagnera toute la soirée, celle de la chanson Karibu.

Lionel Loueke Trio - Courtoisie FIJM
Lionel Loueke Trio - Courtoisie FIJM

Le jazz puise son origine des rythmes africains, mais il a réussi au cours des années à s’enrichir d’autres cultures. Et justement, écouter le Lionel Loueke Trio c’est accepter de voyager. Lui est béninois et a vécu en France et aux États-Unis. Il parle aussi bien en français qu’en anglais. Son batteur Ferenc Nemeth, « le plus rigolo » selon Lionel Loueke, est Hongrois tandis que le violoncelliste Massimo Biolcati « le plus intelligent » est Italo-suédois. Le titre de leur dernier album signifie bienvenue en swahili, mais c’est aussi le nom d’un renne du Canada et celui d’un alcool au Québec : Karibu.

Au cours de la soirée, Lionel Loueke a fait montre d’une maitrise complète de son instrument. Il a d’ailleurs tenu à remercier Robert Godin, le luthier canadien qui a confectionné sa guitare et qui assistait au concert. Mais il ne pouvait réussir sans le talent de ses acolytes, Nemeth et Biolcati.

La soirée a été ponctuée de plusieurs moments forts. L’un de ceux-là et sans doute le plus vibrant a été lorsque le Béninois s’appuyant d’un bout de papier a transformé le son de sa guitare en celui d’une kora. Le jazz n’a jamais été alors aussi proche des sons traditionnels africains. La musique oscillait alors entre le Makossa Camerounais, le style congolais de Kinshasa pour le bonheur de plusieurs dans la salle.

Lalbum Karibu de Lionel Loueke
L'album Karibu de Lionel Loueke

Avant son concert, le guitariste a expliqué à Touki Montréal qu’il faudra s’attendre à voir de plus en plus d’Africains comme lui ou son compère Richard Bona s’intéresser au Jazz. Selon lui, la clé c’est de voyager des deux côtés de l’océan afin de mieux s’approprier les cultures.

Né en 1973 au Bénin, Lionel Loueke peut se targuer d’avoir fait les plus belles écoles de musique et de jazz du monde. D’abord en Afrique au sein de l’ancien Institut national des arts (INA) de Côte d’Ivoire. Ensuite en Europe où il étudie pendant deux ans à  l’American School of Modern Music de Paris avant de s’installer aux États-Unis en 1999. Il y décroche un diplôme de la prestigieuse Berklee College of Music de Boston, ce qui lui permet d’être sélectionné pour la Thelonious Monk Institute of Jazz à l’Université de Californie en 2001, par un jury comprenant Herbie Hancock, Terence Blanchard et Wayne Shorter…


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