Aya de yopougon, épisode 5

Dans l’épisode 5 de la saga de Yopougon, les auteurs ont décidé de continuer avec une recette qui réussit plutôt bien. Des personnages à la fois authentiques et colorés qui ressemblent à monsieur et madame Tout-le-Monde.

La couverture du dernier épisode de Aya

Aya, la fille de Fanta et d’Ignace est toujours à l’Université. Elle a perdu Félicité, sa soeur, enlevée par son vrai père qui veut un peu de son argent. Moussa, l’américain, est toujours recherché par ses parents. Hervé, le garagiste continue son ascension sociale à Yop City au côté de la belle Rita. Quant à Innocent, il se cherche toujours à Panam en France. Lui qui a fui son pays natal pour retrouver une patrie qui accepte les homosexuels sera surpris de retrouver certaines craintes.

Voilà le contexte dans lequel on retrouve Aya dans cette nouvelle édition de la BD de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie publié dans la collection BAYOU de Gallimard. Dans ce nouveau chapitre, l’auteure ivoirienne traite encore de sujets d’actualité. Avec les treillis (tenue militaire) des Sissoko, elle fait un clin d’oeil à la situation toujours délicate dans une partie de la Côte d’Ivoire. Le pays n’a pas eu d’élection présidentielle depuis dix ans et les armes ne sont pas toutes retournées dans les réserves.

Autre sujet brûlant : les sectes, les temples et les églises de tout genre qui poussent, notamment dans les quartiers populaires comme Yopougon. Véritable outil d’un système d’arnaque érigé par quelques vicieux, ces entreprises de foi s’enrichissent sur le dos de pauvres et de citoyens sans espoir.

À la fin de la BD, Marguerite Abouet (présente cette année à Angoulême) réprouve d’ailleurs cette pratique et, pendant quatre pages, disserte sur le sujet.« Eh Maguerite, toi même tu aimes les problèmes, dêh. Sujet d’église qui est tabou, là, parce que tout le monde fait son « gombo » dedans, toi tu prends ça pour faire dissertation» ajoutera l’auteur.

Comme dans chaque tome, le lecteur pourra s’appuyer sur le bonus ivoirien pour comprendre les termes utilisées – dêh = exclamation, par exemple- ou pour découvrir une recette de la cuisine ivoirienne. Cette fois, Innocent décrit comment faire du BIÉKÔSSEU, un plat composé de poisson et d’attiéké.

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