Dobet Gnahoré : une diva panafricaine

À 28 ans, Dobet Gnahoré a déjà tout d’une diva : la beauté, l’élégance, le charisme, la prestance et la voix. Outre le langage des signes, l’Ivoirienne chante dans près d’une vingtaine de dialectes de différents pays d’Afrique. Pour le premier concert de sa 24 édition, le Festival international Nuits d’Afrique a décidé d’offrir aux Montréalais un concert porteur du panafricanisme.


Les lèvres maquillées de noir, le visage peint de lignes blanches et noires formant un triangle sur son visage, de grosses boucles d’oreilles rondes, ses longues tresses coiffées en palmier sur la tête, une robe aux couleurs de l’Afrique, Dobet Gnahoré entre en scène en chantant une prière a capella,  les yeux fermés, les sourcils froncés, les deux mains sur le micro. Subjugué, le Cabaret du Mile-End est plongé dans un silence d’émotion.

Dès les premières minutes, elle accapare littéralement les quelques 270 spectateurs du timbre de sa voix, de ses longues notes graves, profondes et syncopées, de son air dramatique et de ses douces mélodies rendant hommage aux femmes qui se battent pour la paix, à la terre, aux arbres et aux ancêtres, entre autres.

À partir de la 7e pièce son énergie sur scène monte en crescendo, elle retire ses chaussures et commence à danser sur un solo enflammé du batteur Maurice Chango (du Togo). « Cette pièce là est rythmée, car elle exprime la joie des enfants orphelins que j’ai rencontré en Namibie.»

La salle se réchauffe, frappe des mains, chante en chœur avec elle, exprime des « wow », des « qu’elle est belle », des youyous, tandis qu’elle entre en transe, qu’elle danse, qu’elle fait le grand écart en sautant. Deux spectateurs monteront même sur scène pour danser avec elle, ils s’avèrent être d’excellents danseurs, elle se prosterne devant eux.

Elle démontre également un grand respect pour ses trois musiciens/back-vocals, dont le bassiste Clive Govinden (originaire de l’île Maurice) et son époux et guitariste français, Colin Laroche de Féline, avec lequel elle composa leur premier album Ako Neko en 2004.

Extrêmement théâtrale, dynamique, expressive et drôle, elle taquine et joue avec son public. « Cela fait 1h45 que je suis là, on m’avait dit que les Montréalais étaient de bons danseurs… Allez! Prouvez-le-moi ! » La moitié de la salle s’est alors approchée de la scène pour danser avec elle.

Elle finira par la chanson qui aura lancé sa carrière si prometteuse, Palea, en méritant en 2006 un Grammy music Award dans la catégorie « meilleur espoir ». L’année suivante elle sort un deuxième album Na Afriki, puis participe à l’Acoustic Africa Tour avec le Malien Habib Koité et le Sud-Africain Vusi Mahlasela.

En mars 2010 Dobet Gnahoré a sorti son troisième opus, Djekpa La You (Enfants du monde). Elle aura offert aux Montréalais 2h de show époustouflant présentant l’ensemble de son œuvre. Elle aura également accordé une séance de dédicace au public venu l’applaudir en ce premier soir de Nuits d’Afrique, avant de repartir en tournée aux États-Unis puis en Europe.

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