Bas-Congo: planter et récolter des fruits en peu de temps

Au Bas-Congo, des paysans se forment à la multiplication rapide des plants de fruitiers. Les résultats pour le bananier par exemple vont au-delà de leurs espoirs : la production de plantain s’envole au point de faire parfois chuter les prix.

(Syfia Grands Lacs/RD Congo)

Petite bourgade située en face de la ville portuaire de Matadi, de l’autre côté du fleuve Congo, Vivi ressemble aujourd’hui à un vaste terrain d’expérimentation agronomique. Depuis plus d’un an, des cultures diverses y poussent à vue d’œil, beaucoup plus rapidement qu’habituellement dans la région.

« Début 2010, j’ai planté des orangers et des mandariniers sans même recourir aux engrais chimiques et j’ai fait ma première récolte un an après seulement. Pourtant, ces arbres fruitiers n’entrent généralement en production qu’au bout de plusieurs années », se félicite Lockys Lobula Masala, un agriculteur rencontré en plein sarclage de son champ.

Cette petite révolution agricole a été rendue possible grâce à l’introduction de nouvelles techniques culturales, surtout la multiplication rapide des plants.

Elles ont été introduites au Bas-Congo fin 2009 par une Ong locale, Agriculture Association Of Development, après le constat de l’épuisement des sols qui a rendu les terres arables improductives dans plusieurs coins de cette province au sud-ouest de Kinshasa.

Des plants sains et productifs

Coordonnateur de cette Ong, Jerry Manitu Mantoto explique ainsi la technique du marcottage, c’est-à-dire la reproduction des rejets du bananier par exemple qui permet d’obtenir de nombreux plants plus productifs. « Une fois coupées, les tiges des plantes sont mises sous serre pendant quelques jours avant d’être repiquées dans des trous de 75 sur 75 cm, rempli d’un mélange de terre noire, de compost et de fiente », précise ce phytotechnicien. Cinq jours après la mise en serre intervient la levée des bougeons pour les agrumes, et 27 jours après pour les bananiers. Un rejet de bananier peut donner, dit-il, jusqu’à 150 autres rejets qui seront à nouveau replantés pour enracinement.

À la tête d’un groupe d’agriculteurs qui travaillent dans ses plantations à Boko, sur la route Matadi-Boma, Samuel Sita Landu a été parmi les premiers à se former à la multiplication rapide des rejets de bananier. Aujourd’hui, sa récolte est abondante et il ne cache pas sa satisfaction au moment de la coupe de ses régimes de bananes et de la cueillette d’ananas de variétés plus productives : « Six mois ont suffi pour que les rejets de bananiers produisent des plantains de 2 à 4 régimes chacun, au lieu d’un seul comme d’habitude », témoigne-t-il. Il en est de même pour les ananas. Parallèlement, il évite de recourir aux engrais chimiques qui, selon lui, font perdre leur saveur naturelle aux fruits.

La rançon du succès

De nombreux agriculteurs comme Samuel ont été formés à la reproduction et la multiplication rapide des bananiers, du manioc, du maïs, du palmier à huile et à la culture intensive de l’ananas. Les résultats obtenus suscitent à présent l’intérêt voire l’engouement d’autres planteurs de la région. « Au départ, ils étaient sceptiques. Mais lorsqu’ils se sont rendus compte des avantages qu’offraient ces techniques, ils n’ont plus hésité à nous suivre », affirme Guillaume Ngoma Malanda, un vieux cultivateur du village Ntua Nseke, dans le territoire de Seke-Banza.

Mais tous les paysans ne peuvent avoir accès à ces formations, car il faut débourser 60 $ pour en bénéficier. Une fortune pour les ruraux. Les fruits de saison produits de manière quasi ininterrompue par les planteurs déjà formés abondent à présent sur les marchés des grands centres urbains comme Matadi, Boma ou Muanda. Ce qui a entraîné une chute des prix. Ainsi, un régime de bananes plantain qui se vendait à 6 000 Fc (6,5 $) en 2010, coûte aujourd’hui moitié prix.

Par Dieudonné Mwaka Dimbi

8 Commentaires

  1. Très bonne méthode de vulgarisation des nouvelles techniques culturales à partager partout en Afrique centrale et plus tard dans le monde pour lutter contre la faim.

  2. Désirent recevoir les informations , renseignements et documentations sur les méthodes et téchniques des planter les fruits et recoler en peu de temps /agriculture .afin de promouvoir et à amélioer les bien êtres physique et mentale des communautés des agricuteurs démunies dans le terriroirze de Kapanga , distrique de LUALABA , Chefférie de Mwante yav , cette contrée a 300.000 habitants paysans , qui manistent de grandent difficultés alimentatation mauvaiseet déséquilibrée par le manque de non consommation des fruits frais et crues ….

    notre Association ONGd /ASBL/ARCEHir en RD CONGO .

  3. bonjour j aimerai rentrer en contact avce cette ong ou avoir une possibilite de communiquer avec eux ,,,, serieux …..

  4. Bonjour
    je suis congolais de Brazzaville . Je suis sur un projet d’une bananeraie à 250 km de brazzaville département du pool
    pouviez vous me mettre en contact avec une personne connaissant les techniques de multiplication de rejets in vitro des bananiers et si possible se rendre à brazzaville pour mettre en pratique cette technique

  5. Recherche urgent une personne connaissant la technique de multiplication rapide de rejets de bananiers pour un grand projet au congo brazzaville dans le département du pool
    me contacter au 07 50 60 20 02 france
    ou diamamata@yahoo.fr

  6. bonne initiative de la part de cette ong je suis interesse par cette formation car j ai un lopin de terre mais je ne sais pas vraiment l exploiter comme il faut: je peut me deplacer pour matadi si vous n etes pas présent a kinshasa: merci

  7. Bjr mon cher frere je viens a vs pr avoir des informations sur votre technique de multiplication.
    Si vous voulez bien repondre.a ma demande , nous pourrions approfondure notre contact.

    Je suis a bruxelles
    Merci

  8. bonjour, je vie au Congo Brazzaville j’aimerais avoir des renseignement sur la technique des multiplication des plantes, si possible quel sont des condition a remplir.

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