Le Festival Mode et design de Montréal 2011 à travers les yeux de Princesse

Du 3 au 6 aout, les fashionistas se sont données rendez-vous sur l’avenue Mcgill College pour la 11èeme édition du Festival de Mode et Design de Montréal. La présentation de la collection Bourgeoisie sans âge du designer Jean Paul Gaultier était l’évènement marquant de cette année. Parmi tous les modèles et autres mannequins qui défilaient sur les podiums, une personnalité bien marquée a retenu l’attention de Touki Montréal. Retour sur l’expérience de Princesse (d’origine congolaise) qui a participé au festival.

Vous avez défilé pour le célèbre designer français Jean Paul Gaultier, une grande partie de votre corps était dénudée, comment avez-vous vécu cette expérience?

C’était fabuleux! Je pense que cet événement marque officiellement mes débuts dans le mannequinat. Dans le backstage, j’étais très nerveuse quand on m’a fait porter le vêtement. Je cachais mes fesses avec mes mains! C’est alors qu’une des habilleuses m’a encouragée en me disant : « Quand tu seras sur le podium, n’y pense plus. Ca n’arrive qu’une fois dans la vie, profites-en c’est ton moment a toi. De toute façon, tu as de belles fesses! ».

Comment se sont déroulés vos castings?

Tous mes castings se déroulent relativement bien je dois dire! Quand je me présente devant les juges, très souvent ils me sourient et me complimentent. Mon look plait plus que je ne le croyais! Malgré cela, je suis toujours stressée, mais je reste positive. Les jours qui suivent les castings, je reçois presque toujours une réponse favorable.

Dernièrement, j’ai auditionné pour le défilé d’Alphadi. Je n’ai jamais eu de réponse par la suite et j’ai été déçue, car ses créations me plaisaient beaucoup et je croyais que les juges auraient vu chez moi ce qu’ils recherchaient. C’était pour moi le premier refus, mais je reste confiante et je n’abandonne pas. Je sais sciemment que mon look unique ne fait pas l’unanimité et que ce n’est pas tout le monde qui est prêt a m’accepter tel quel.

Quels sont les défis que vous vous fixez en tant que jeune mannequin d’origine africaine?

Devenir mannequin professionnelle internationale. En fait, bien plus que ça…je souhaite devenir une icône, un modèle et changer les mentalités arriérées! En Afrique, l’albinisme est perçu comme un handicap, une maladie ou une malédiction.

Dans certaines régions, les albinos sont marginalisés, maltraités et même tués, car on croit qu’ils sont des sorciers aux pouvoirs magiques! Les seuls pouvoirs que j’ai moi c’est ma volonté, ma détermination et ma foi. J’y arriverai et je prouverai au monde entier qu’il est possible de réaliser ses rêves, qu’il est possible d’être belle même si on est différente! Il est possible de réussir, peu importe son origine ou sa couleur de peau!

« En Afrique, l’albinisme est perçu comme un handicap, une maladie ou une malédiction »

Il est possible de se faire accepter tel qu’on est et pour cela il faut d’abord s’accepter soi même, être fière et s’imposer! On a toujours cru que je n’aurais pas ma place dans l’industrie de la mode, à cause de ma particularité. Jean Paul Gaultier m’a permis de prouver le contraire…

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