Kisangani : dépouiller les bulletins dans l’obscurité

À l’école primaire Mikaeli à 17 km de la ville de Kisangani, il fait nuit à 18h30 quand arrive l’heure du dépouillement des votes.

Dans la petite salle de classe, on allume les lampes à pile, on démonte les isoloirs en carton pour les étaler par terre. Les agents de la Ceni descellent les urnes et renversent celle avec les bulletins pour les présidentielles sur le sol.

Deux agents de la Commission nationale indépendante (CENI), assis par terre déplient les bulletins un par un et cherchent les petits signes qui indiquent le vote. Une dizaine de témoins les observent attentivement mais, dans l’obscurité, ils ont bien du mal à les voir.

Deux témoins, un de la majorité et un de l’opposition demandent alors de se rapprocher de plus près. Certains allument la torche de leur téléphone portable. D’autres pointent minutieusement les décomptes.

Deux autres agents de la Ceni, assis à des bureaux d’écoliers, notent les résultats.. Quand le nombre de bulletins dépasse d’un le nombre de votants, les témoins exigent de recompter la liste d’émargement.

« Ne nous tuons pas, recomptons calmement », lance un observateur pour calmer certains témoins qui s’énervaient contre le président. Après le décompte, l’erreur est retrouvée, tous rient et on continue. Mais au moindre doute, on reprend les comptes

Pour déclarer un bulletin nul, le président de bureau prend son manuel de procédures pour convaincre les témoins qu’il a raison.

Vers 21 heures, le dépouillement de la présidentielle est fini et on remplit les procès verbaux.

Après une petite pause, on passe au dénombrement des voix de députés sur des bulletins de 8 pages où il faut chercher le petit signe coché dans la case vide.

Un travail fastidieux qui emmènera les équipes jusqu’au-delà des petites heures du matin.

Par Pépé Mikwa

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