Rwanda : le téléphone facilite les transactions et réduit leurs coûts

Très utilisé au Rwanda, le téléphone mobile fait gagner beaucoup de temps et d’argent à de nombreux usagers : petits commerçants qui informent leurs acheteurs, clients des banques qui gèrent leur compte, transfèrent de l’argent ou payent leur électricité sans se déplacer … Les utilisations se multiplient.

Kayitare, un jeune commerçant de friperies de la ville de Kigali, envoie des textos à ses clients dès qu’il a un nouvel arrivage. « J’ai des pantalons de votre taille, SVP, passez voir et acheter. Je voudrais vous proposer de bons t-shirts. Si vous en avez besoin, prière de me dire et je vous les apporte où vous êtes… Je vais aller à Dubaï pour m’approvisionner, prière de me dire ce que vous voulez que je vous rapporte … ». Tels sont les SMS qui tombent régulièrement dans les portables de quiconque a côtoyé ce jeune commerçant.

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Comme lui, le célèbre coiffeur Dicaprio, informe sa clientèle chaque fois qu’il change de salon. « Je vous annonce que j’ai déménagé, veuillez me voir dans tel ou tel immeuble « , écrit-il à ses clients. Des coiffeurs, des chauffeurs des taxis-voitures, des vendeuses ambulantes… n’oublient jamais de donner leurs numéros de portables à leurs clients et gardent de longs répertoires de leurs contacts.

« Je n’ai plus besoin de passer de longues journées dans le parking, mes clients me contactent par téléphone. Ainsi je peux rester à la maison ou dans un autre endroit favorable en attendant leurs appels « , raconte Alex, chauffeur de taxi-voiture de Gikondo. « Le portable est un important outil de commerce. Quand un client reçoit un SMS, il se sent obligé de répondre ou de rappeler. Au téléphone, on négocie facilement les prix « , témoigne Muhindo, vendeur de chaussures de Nyabugogo, Kigali. Certaines personnes apprécient cet échange d’information avec les commerçants facilité par le téléphone ; d’autres sont, par contre, énervées, par ces SMS provenant de gens qu’elles ne connaissent pas ou qu’elles ont oubliés, qui perturbent parfois leur rythme au travail ou leur sommeil.

Payer l’électricité par téléphone

 » D’ici à la banque où est versé mon salaire, je paie 1 200 Frw (2 $) pour le transport, aller-retour. Avant, je pouvais y aller, faire la queue pendant des heures, et apprendre finalement, au niveau du guichet, que mon compte n’était pas encore approvisionné. Et je rentrais bredouille, témoigne Brigitte Mpinganzima, une fonctionnaire. Mais, depuis que je me suis fait inscrire dans le système informatique ‘mobile banking’ dès que mon salaire arrive, la banque m’envoie automatiquement un message dans mon téléphone portable. Et je m’y rends étant sûre d’être servie. »

Les banques rendent plusieurs services à leurs clients en tirant parti du développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication. « Ma banque m’informe, par le biais de mon portable, de tout mouvement effectué sur mon compte (dépôts, retraits). Grâce au même système informatique, j’achète aussi du courant électrique sans sortir de ma chambre. Le temps que j’utilisais pour aller dans les points de vente de l’électricité est ainsi récupéré », se félicite Jean-Claude Nininahazwe, habitant de Gikondo, Kigali ville.

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L’opération est simple. Le client envoie à sa banque le numéro de son compteur électrique, en précisant le montant en francs du courant électrique dont il a besoin. Dix secondes plus tard, il reçoit un message émanant d’EWSA (Compagnie nationale de vente et de distribution d’eau et d’électricité) avec les chiffres à entrer dans son compteur pour qu’il soit alimenté. Cette opération est gratuite.

Avec les systèmes ‘Mobile money’ de la société MTN et ‘Tigo cash’ de TIGO, deux compagnies téléphoniques, il y a moyen aussi d’ouvrir un compte dans son propre téléphone et d’ y épargner de l’argent, avec possibilité d’en transférer à quelqu’un d’autre à l’aide des services de ces deux compagnies de téléphonie mobile opérant dans le pays. La troisième, Airtel, agréée fin mars dernier, promet rendre le même service à ses clients très prochainement.

Même pour s’enregistrer aux examens du permis de conduire, on a recours aux technologies de la communication. Les intéressés sont invités par la police à le faire via le téléphone portable.

Depuis février dernier, une campagne nationale de sensibilisation pour diffuser l’utilisation de téléphones mobiles dans les services de transactions électroniques a d’ailleurs été lancée dans quatre districts du pays : Kamonyi, Kayonza, Rubavu et Musanze (un par province). « Nous voulons montrer aux habitants du pays les possibilités économiques et de nombreux avantages offerts par les transactions électroniques à l’aide du téléphone mobile », souligne David Kanamugire du ministère des Technologies de l’information et de la communication.

Par Venant Nshimyumurwa

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