Roi sans carrosse : Oxmo Puccino, le poète roi du contre-pied

Roi sans carrosse, est le sixième album d’Oxmo Puccino en vingt ans de carrière. Fidèle à son style si particulier, le maestro Ox’ livre un disque qui s’inscrit dans la lignée de L’arme de Paix (2009) avec lequel il avait décroché une victoire de la musique.

Oxmo Puccino est ce qu’on appelle un ancien dans le milieu du rap. Il traîne sa bosse dans l’industrie depuis le milieu des années 90, époque phare du hip-hop. C’est d’ailleurs au sein du collectif Time Bomb que le Parisien fait ses premières armes aux côtés notamment de Pit Baccardi et du groupe Lunatic (Booba et Ali).

Qu’il semble loin le temps des freestyles et des débuts underground qui ont fait son succès. Les puristes se souviendront certainement du titre Pucc Fiction et du classique Mama Lova sorti sur la compilation Sad Hill.

Si sa musique a changé au fil des années, Oxmo a su rester authentique. Celui qui se considère avant tout comme un artiste, n’aime pas se faire cantonner au simple terme de « rappeur ». La force de Puccino est d’aller là où les autres ne vont pas. Il aime ainsi se remettre en question et chambouler les codes préétablis. Le contre-pied a toujours été sa marque de fabrique.

Aujourd’hui âgé de 38 ans, Abdoulaye Diarra (de son vrai nom) a encore de belles histoires à conter. Et son dernier opus Roi sans Carosse est un véritable recueil de poésie riche en oxymore, litote et assonance. Abordant ses thèmes fétiches comme l’amour et la vie, Oxmo nous gratifie de sa meilleure plume une fois de plus.

Sous fond de jazz et de blues, la voix sombre de ce troubadour des temps modernes navigue entre le slam (Le vide en soi), le chant (Parfois) et même la valse le temps d’une chanson (Pam-Pa-Nam). L’éclectisme est donc au rendez-vous de ce mini-opus de 11 titres, arrangé par Renaud Letang et Vincent Taeger.

À la première écoute, l’ensemble semble plutôt décousu, mais en réalité la transition entre morceaux rythmés et ballades langoureuses confère une certaine cohérence sans jamais risquer de lasser l’auditeur.

Tantôt mélancolique et souvent remuante, la guitare est omniprésente tout au long de la tracklist. L’instrument s’accorde parfaitement avec le phrasé de celui qu’on surnomme  le « Black Jacques Brel » surprenant par l’intelligence de son écriture et son sens calibré du flow.

Même s’il n’est pas à classer parmi la catégorie des gros vendeurs de disques, Oxmo Puccino peut se vanter d’avoir su traverser les époques et de posséder une véritable carrière. Au final, cet album original ravira principalement les admirateurs de la première heure, mais également les amateurs de chansons à textes.

Les deux premiers extraits de ce nouveau projet s’intitulent Le sucre pimenté et Artiste.

Pour en savoir plus sur Oxmo Puccino :

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
Veuillez entrer votre nom ici