Tana blues, du bédéiste malgache Ndrematoa

Publié chez L’Harmattan BD, Tana blues, du bédéiste malgache Dieudonné Rakotonomenjanahary, alias Ndrematoa, raconte l’histoire d’un père de famille et sa vie misérable dans la métropole de Tananarive.

Tana Blues - NdrematoaDessinateur professionnel depuis la fin des années 70, Ndrematoa n’a jamais arrêté de dépeindre, à sa façon, le quotidien de ces concitoyens les plus démunis.

Dans Tana Blues, organisé en deux volets, Citron (publié en 2005) et Vendettta (publié en 2008), le lecteur suit les tribulations d’un père de famille paumé, Ramaro, adepte et fervent partisan de Tapaky Ny bota (Rhum). Avec une famille très nombreuse, ce dernier n’a pas les moyens de ses convictions. Lui et à sa femme doivent s’arracher pour joindre les deux bouts.

Dans leur taudis, à proximité d’une grandiloquente villa, comme souvent en Afrique, il ne leur reste que l’espoir d’un proverbe africain qui dit que «l’enfant est une fortune».

Lorsque sa maison crie famine, cet «homme sensé», comme il se plait à se qualifier, n’a que des solutions pathétiques : changement de nom, avortement, vente d’enfants, etc…

Pour ce projet, l’ancien illustrateur du ministère malgache de la Communication a choisi de représenter ses personnages et la misère en noir et blanc. Exit, l’hypocrisie d’un espoir en couleur attendu en vain. Bienvenue dans la réalité sociale d’un des pays les plus pauvres du continent et du monde.

Les lecteurs décèleront fort heureusement une pointe d’ironie et d’humour qui leur permettra de défiler les pages aisément, mais qui les incitera à réfléchir toutefois. Sans tambour, ni vanille…, l’illustrateur utilise son art pour rendre compte de la situation, démontrant au passage que Maga (Magascar) est, sur le continent, un des terreaux fertiles de BD.

Tana blues, Ndrematoa, Coll. L’Harmattan BD, 64 pages, avril 2013

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