Toumast : entre guitares et kalashnikovs

L’Afrique est au rendez-vous pour cette quatrième édition du festival international du documentaire de Londres. Toumast : entre guitares et kalashnikovs était présenté au célèbre British Museum en ce premier jour de mai. Touki n’a pas manqué l’occasion et vous fait part de ses impressions.

Un État a-t-il le droit de massacrer du simple fait qu’il détient le pouvoir, se demande Moussa Ag Keyna, le leader du groupe musical Toumast. Une question qui met parfaitement en lumière le contexte du documentaire de Dominique Margot.

Depuis la décolonisation, les Touaregs sont les victimes d’une crise ravageant leur communauté. Éparpillés au sein de plusieurs pays et de leurs frontières artificielles, ils se sont vus refuser tout désir d’autonomie et d’accès à une égalité des droits. Certains décident donc de prendre les armes afin de combattre l’oppression des gouvernements centraux. Moussa est l’un d’entre eux.

Après maints affrontements sanglants et plusieurs accords de paix non appliqués, Moussa choisi finalement de se battre avec une nouvelle arme : la musique. C’est dorénavant avec sa guitare qu’il exprime la misère de son peuple.

Voilà l’histoire au coeur de Toumast. Le documentaire nous emmène dans un voyage en plein Sahara, des combattants du massif de l’Aïr au Niger, à la ville de Kidal au Mali. C’est d’ailleurs là qu’on découvre également la musique de l’orchestre féminin Tilwat. La femme est l’égale de l’homme dans la société touarègue, et comme le rappelle Aminatou Goumar, l’autre membre du duo Toumast, la musique touarègue ne se fait pas sans femme.

En bonus, quelques scènes de l’enregistrement de leur dernier album, Amachal, ainsi que plusieurs images de leurs concerts au festival des Vielles Charrues et au village natal de Moussa au Niger.

C’est grâce au travail de groupe tel que Toumast, ou de réalisatrice comme Dominique Margot, que le monde continuera à être sensibilisé à la cause touarègue. Toumast : entre guitares et kalashnikovs, un documentaire à regarder donc sans retenue, que ce soit pour la beauté de la musique touarègue ou pour comprendre les enjeux au sein de la région saharienne.

Nicolas Roux

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