La Vénus du Dahomey, aux Ed. Dargaud

Stefano Casini et Laurent Galandon ont publié aux Éditions Dargaud l’épisode 1 d’une histoire en deux tomes d’une des dernières amazones de l’Afrique de l’Ouest, La Vénus du Dahomey.

Diamanka et son petit frère, Djiba, sont issus du peuple dahoméen et se retrouvent en 1887 à la prison de Cotonou (capitale économique actuelle du Bénin) à une époque ou le commerce d’humains venait à peine d’être aboli.

Saint-Juste, un homme d’affaire et de petite magouille français « obtient » un contrat qui le lie aux deux Africains. Ils se retrouvent à Paris dans une sorte de zoo avec des visiteurs qui viennent pour voir ces gens, « pire que les animaux ».

Rapidement, Diamanka fait montre de toutes ses capacités. Elle est la seule rescapée de l’armée des vierges du roi du Dahomey. « Les Amazones, Farouches guerrières de la garde rapprochée du roi Behanzin, ont été décimes lors des derniers combats avec les troupes coloniales françaises. »

Alors qu’elle déambule dans le Jardin d’acclimatation, au gré des hasards, elle rencontre une femme et son mari, le Dr Fernand de la Filière, un médecin qui refoule toutes ses envies d’exotisme et qui collectionne les pièces de tous les endroits qu’il voudrait visiter.

Les contours des personnages de La Vénus du Dahomey ont été façonnés par le dessinateur Stefano Casini alors que le scénario a été confié à un homme expérimenté, Laurent Galandon.

Ce dernier a notamment publié la série L’Envolée sauvage chez Bamboo, Prix du public à Roans et le Prix Conseil Général BD Boum à Blois en 2007, puis le Prix des collégiens à Angoulême en 2008. La BD racontait l’histoire d’un enfant juif caché pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Avec ce nouveau projet en deux parties, chez Dargaud, il s’aventure sur le terrain de l’Afrique et de l’impérialisme, à un moment où les questions des civilisations font les manchettes à Paris et en Hexagone. Les trois ingrédients d’une bonne BD y sont : thème, dessin et mise en couleurs. Récemment, il a gagné  le prix du Scénario d’or « pour l’ensemble de son œuvre » au Festival de la Bulle d’or

Dans le premier, « la civilisation hostile », publié en octobre dernier, les auteurs ont rapidement mis en place l’histoire et l’intrigue est révélée dans les trois dernières pages : « Espérant l’apprivoiser, voilà [Fernand de la Filière] invite la servante du dieu serpent dans sa maison bourgeoise… »

En filigrane de l’histoire, les auteurs reviennent sur un pan de l’histoire française et européenne peu glorieuse, les expositions/exhibitions d’Africains, telles des bêtes sauvages au Jardin d’acclimatation de Paris. Cependant, le gout d’inachevé donnera à coup sûr l’envie aux lecteurs d’en savoir plus et d’attendre l’épisode 2.

Depuis septembre, ce deuxième et dernier volet  du diptytique est en préparation.

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