Alger la Noire de Ferrandez et Attia

Quelques années après avoir terminé une de ses œuvres phares, Carnets d’orient, Jacques Ferrandez a repris le dessin pour une adaptation de l’ouvrage de Maurice Attia, Alger la noire, toujours chez Casterman, et dans lequel il revient sur l’époque de l’OAS.

L’inspecteur Paco Martinez et son mentor Choucroun doivent élucider un meurtre comme il y a en a plein du genre à l’époque. Sauf que cet assassinat a l’air d’être différent.

L’histoire se passe à la fin du mois de janvier 1962 au moment même de la terrible confrontation entre l’OAS (Organisation de l’armée secrète), les partisans de l’Algérie française, et ceux de l’Algérie indépendante.

Un jeune arabe est retrouvé dans les bras d’une jeune française, tous les deux sans le moindre tissu, au bord d’une plage. Les deux sont morts. Sur le dos du garçon est écrit, au couteau, les trois lettres «OAS» et dans sa bouche, ses parties intimes, bref autant de signes qui indiquent que ce n’est pas juste un meurtre banal.

De fil en aiguille, et avec tout le sens de la scénarisation propre aux ouvrages de Ferrandez, le lecteur est transporté dans cette Algérie qui n’est plus vraiment française, ni blanche !

Pour cette bande dessinée publiée cette année aux éditions Casterman, Jacques Ferrandez s’est inspiré du livre de Maurice Attia, Alger la Noire, paru en 2006 aux éditions Actes Sud, et salué par la critique et le public (Prix Michel Lebrun et prix Jean Amila-Mecker).

Ferrandez reprend ainsi un exercice qu’il avait fait en 2009 avec L’Hôte, l’œuvre d’Albert Camuz, toujours sur l’Algérie. Empruntant à l’histoire et aux faits réels sa cruauté, les auteurs brodent un scénario dramatique qui comme dans tous les drames commence par un vaudeville et se terminent au cimetière. Les explosions, les coups tordus et la mort sont omniprésents dans cet ouvrage, comme à l’époque, à Bâb-el-Oued.

Sont abordés dans le même ouvrage, la guerre menée par l’OAS, le lavage de cerveau qui prévalait à l’époque, la complicité tacite des forces de l’ordre, la question identitaire juive,  etc.

Évidemment, comme souvent, Ferrandez se propose de léguer à chacun de ses lecteurs, une nouvelle facette de l’histoire à retenir.

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