Idir à l’Olympia : retrouvailles et complicité

Le chanteur kabyle Idir a offert le 15 mars dernier un concert de plus de deux heures, pour le plus grand bonheur des spectateurs de toutes origines à l’occasion de la 21e édition du Festival de musique du Maghreb.

« Non pas vous, ceux qui étaient là avant vous, les Jean-Pierre et compagnie »

Idir 13Symbole vivant de la chanson contestataire kabyle, Idir, de son vrai nom Hamid Ceryat, se présente comme un fervent défenseur de tout ce qui touche à la culture et à la langue kabyle.

Même si la prestation de Idir a commencé sur un bris technique, la salle n’a pas manqué de répliquer par des youyous et un déhanchement automatique aux premières notes de Yelha Wu-rar, grandement encourager par les jeunes danseuses de la troupe Tafsut sur scène.

C’est à travers une fusion des différentes mélodies, l’utilisation plus ou moins traditionnelle des instruments et des chants qu’Idir aborde dans sa musique des thèmes comme la souffrance, la mémoire et la culture de sa Kabylie natale.

Le chanteur a présenté diverses chansons de son répertoire, en passant des compositions des années 70 aux titres de son nouvel album, et ce, aidé chaque fois par le public à la première note de chaque  chanson.

Idir 6

Touché, mais surtout amusé par cette collaboration et participation, Idir a lancé au public : «Vous les connaissez toutes! Mais bon, puisqu’il faut que je chante un peu…»

Le public dansait en liesse aux rythmes festifs tels que Said U Lamara et Arsed a Yedhass ainsi que Tizi Ouzou.

Idir a réussi à transporter l’assistance dans un voyage émotionnel hors du commun, par le biais de longues interventions et explication de la chanson Chfigh : racontant les angoisses et souffrances de l’enfance.

Le deuxième moment intime avec le public était sans doute la présentation de Ssendu, précédé par un long hommage aux mères et aux femmes, déclenchant très vite plusieurs larmes dans les yeux de ses spectatrices, issues en majorité des différentes vagues d’immigration.

Idir n’a pas déçu en revisitant A Vava Inouva, la chanson qui lui permit de passer au stade de la renommée mondiale sans jamais redescendre, et ce, depuis 1976.

Idir 23Le chanteur a clos son spectacle par une interprétation traditionnelle des chants de mariage, accompagné en chœur des youyous de toute la salle, après avoir demandé aux Québécois de mettre en avant leurs cordes vocales. Ces derniers ont amplement relevé le défi avec beaucoup d’enthousiasme.

Une interprétation de la musique Gnawa par Idir et ses musiciens accompagna parfaitement la fin, qui a eu lieu sans rappel : «Je ne comprends pas… pourquoi partir puis revenir chanter».

Le groupe montréalais de musique kabyle Berbanya a assuré une première partie à la hauteur du spectacle. Le public a eu l’occasion de découvrir de nouvelles créations ainsi que d’apprécier des adaptations et reprises de musiques traditionnelles kabyles.

 

 

Photo : Nabiha El Hafi, Toukimontreal.com

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