Voies d’Afrique, un projet documentaire de Vladimir Komnenovic et Ugo Simon

Voies d’Afrique est un projet porté par deux jeunes étudiants français : Vladimir Komnenovic et Ugo Simon. Entre septembre 2012 et avril 2013, ils sont partis en Tunisie et au Sénégal pour réaliser un documentaire sur le rap africain et son rôle dans leurs récentes actualités politiques.

Il n’a échappé à personne que certains pays d’Afrique avaient franchi un cap politique ces dernières années. Que ce soit au cours de la révolution de Jasmin ou des troubles ayant précédé l’élection de Macky Sall, les rappeurs semblent avoir y acquis un certain leadership. Les médias occidentaux se sont emparés de ces voix contestataires et les ont érigés en porte-parole des peuples mécontents.

Voie-d-Afrique Vladimir Komnenovic et Ugo Simon sont donc partis, caméra dans leur valise, dans l’idée d’écouter, voir et comprendre le réel impact de ces voix artistiques sur la mobilisation politique des peuples tunisiens et sénégalais.

Sur place, le bouche à oreille et leur statut de jeunes documentaristes indépendants les ont aidés à vite intégrer les réseaux artistiques. Ils ont ainsi rencontré de nombreuses voix du rap tunisien et sénégalais : Madou MC, Vipa et Katybon, ou le Gultrah Sound System en Tunisie, ou encore Fou Malade, Daara J Family, Didier Awadi et Bay Souley, les anciens du Positive Black Soul, à Dakar.

De leurs rencontres s’est dessiné un paysage hétéroclite. Alors que le rap tunisien émerge à peine celui sénégalais est ancré dans le pays depuis maintenant une trentaine d’années.

«Dans les deux pays, on a le même phénomène de mode autour du rap, surtout chez les jeunes, mais, au Sénégal, le rap est bien plus ancré dans la société, souligne Ugo Simon. N’importe quelle personne âgée de 60 ans peut vous parler son rappeur préféré. Ils sont plus que des artistes, ce sont de véritables personnalités du champ politique sénégalais.»

Voie-d-Afrique2Mieux organisé, et profondément lié à la société civile, il témoigne d’une réelle conscience politique. Un mouvement comme Y’en a marre est symptomatique d’un désir de changer les choses : transmettre le savoir des grands intellectuels africains, inciter à voter, éduquer la jeune génération.

D’un pays à l’autre, le rap s’inscrit dans une dynamique positive : espace de liberté et de conscience, il témoigne d’une ouverture sur le monde qui n’est en rien, perte d’identité et noyade dans le grand bouillon de la mondialisation.

«Un point que les médias occidentaux n’ont pas du tout évoqué et auquel nous avons accordé beaucoup d’importance : il y aussi, dans ces deux pays, des rappeurs qui parlent d’autres choses, explique Vladimir Komnenovic. Beaucoup racontent des histoires de fête, de filles, de voitures, et parler de villas de luxe au Sénégal, c’est aussi une façon de dire « chez nous, il n’y a pas que la misère, on sait aussi s’amuser ». »

La sortie du documentaire, en montage présentement, est prévue pour fin 2013.

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