Dany Laferrière devient immortel, tout comme Ousmane Sow

L’auteur montréalais Dany Laferrière est devenu jeudi le premier Canadien, Québécois et Haïtien à accéder à un siège au sein de l’Académie française, l’institution créée en 1635 par le cardinal de Richelieu.

Dany-Laferriere Il prendra place dans le fauteuil n°2 de l’Académie, où siégeait avant lui Montesquieu en 1728 et Alexandre Dumas fils en 1874, et plus récemment Hector Bianciotti, élu en 1996 et décédé en juin 2012.

Dany Laferrière a emporté dès le premier tour du scrutin avec 13 voix sur 23 votants, face à Catherine Clément, Yves-Denis Delaporte, Arthur Pauly (un étudiant 15 ans), Jean-Claude Perrier, Georges Tayar.

Né à Port-au-Prince en avril 1953, Dany Laferrière a grandi à Petit-Goâve. Journaliste, il quitte son pays natal pour s’établir au Québec, il y a plus de trente ans, à la suite de l’assassinat de son collègue et ami, le journaliste Gasner Raymond.

Le premier ministre canadien Stephen Harper s’est réjoui de cette élection. «Félicitations à l’écrivain canadien Dany Laferrière pour son élection à la prestigieuse Académie française», a-t-il dit.

«C’est avec beaucoup de joie et de fierté que je salue l’élection de, Dany Laferriere à l’Académie Française!», a indiqué le président haïtien Michel J. Martelly.

«C’est la littérature québécoise et la littérature haïtienne qui entrent avec lui à l’Académie française, a déclaré le ministre de la Culture Maka Kotto. C’est à la fois sa sensibilité, sa passion pour l’imaginaire et sa compréhension de l’universalité de la littérature qui en feront un académicien hors norme».

En plus d’avoir écrit Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, son premier succès paru en 1985 chez VLB, il est l’auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages, dont L’énigme du retour (Prix Médicis 2009), Le Journal d’un écrivain en pyjama, L’Art presque perdu de ne rien faire.

«Notre citadelle a démontré sa force à poursuivre avec une volonté inébranlable son chemin dans la galaxie littéraire. Il est devenu immortel notre Laferrière. Bravo Dany.», a dit son collègue Gary Victor.

Dany Laferrière a reçu plusieurs prix et distinctions au cours de sa carrière comme le  Grand Prix du livre de Montréal en 2009, ainsi que le Grand Prix littéraire international Metropolis Bleu et le Prix des libraires en 2010.

Ousmane Sow aux beaux-arts

Par ailleurs, le sculpteur sénégalais Ousmane Sow a été installé officiellement au sein de l’Académie des beaux-arts, le 11 décembre, au siège laissé vacant par Andrew Wyeth (1917-2009).

ousmane_sow_bisIl est le premier artiste Africain reçu à l’Académie des beaux-arts, l’une des cinq Académies composant l’Institut de France.

Quarante ans après Léopold Sédar Senghor, reçu le2 juin 1983 à l’Académie française, Ousmane Sow a fait savoir que c’était «un véritable honneur que de représenter aujourd’hui le peuple noir au sein de l’Institut».

Né à Dakar en 1935, Ousmane Sow sculpte depuis toujours. En plus de créer de petites sculptures Nouba, l’artiste travaille aussi sur une nouvelle effigie de Toussaint Louverture pour la Ville de La Rochelle.

«En exposant sur le Pont des Arts, en 1999, entre le Louvre et l’Institut, comment aurais-je pu imaginer que je traverserai un jour la voie rapide pour venir vous rejoindre ? », a-t-il ajouté dans son discours.

Ousmane Sow travaille également sur une série de sculptures intitulée «Merci», en hommage aux grandes figures qui ont marqué sa vie: dans le sillage de Victor Hugo, du Général de Gaulle, de Nelson Mandela et de son propre père Moctar Sow, sont en cours de réalisation à Dakar les sculptures de Martin Luther King, Mohamed Ali et Gandhi.

«L’Académie des beaux-arts encourage la création artistique dans toutes ses expressions et veille à la défense du patrimoine culturel français», souligne-t-on.

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