Touki Montréal présente une entrevue avec Jeanne d’Arc Yaméogo actrice dans Sam le caïd.
« Je veux jouer des femmes imposantes! » s’exclame Jeanne d’Arc Yaméogo. Pourtant, tout en elle respire la douceur : une voix mélodieuse, presque murmurée, des yeux en amande, magnifiques, et un sourire charmant. La jeune femme joue le rôle de Jeanne, la femme de Sam, dans Sam le caïd, un film de Boubakar Diallo.
L’actrice décrit son personnage comme une femme très sensible, « faible à l’intérieur », mais qui ne le montre pas en public. Elle veut paraître dure, une vraie « dame de fer ». C’est pourquoi l’épouse se comporte comme le mari. Elle veut lui ressembler tellement elle l’admire. Elle va jusqu’à le conseiller dans ses petites affaires. « Mais ses conseils ne sont pas toujours très bons », rigole la comédienne.
Pour madame Yaméogo, le rôle d’inspectrice de police qu’elle a tenu dans Dossier brûlant, un autre film de Diallo, est un bon exemple de femme imposante. « Il y a peu de femmes policières ou inspectrices au Burkina. On ne les prend pas au sérieux. Les gens aiment voir ce genre de rôle au cinéma. Puis, ils se disent que c’est possible, qu’une femme peut y arriver. Je pense que ça peut aider à changer leur perception. »
Malgré l’engouement des Burkinabés pour le cinéma local, Jeanne d’Arc Yaméogo déplore ne pas pouvoir vivre de son métier dans son pays. Peu d’acteurs le peuvent. Elle doit donc avoir un autre travail pour boucler les fins de mois. Récemment, elle a vendu le restaurant qu’elle possédait. Il était devenu difficile de concilier la gestion de son commerce avec ses nombreux déplacements pour sa carrière d’actrice. Elle a déjà un autre projet en marche, moins accaparant celui-là. Aucun doute pour madame Yaméogo : sa carrière d’actrice d’abord.
Après tout, la Jeanne de Sam n’est peut-être pas si différente de Jeanne d’Arc, l’actrice : une attachante vulnérabilité doublée d’une volonté de fer.
Marise Murphy
Dernière séance de Sam le caïd : vendredi 24 avril au Cinéma Beaubien