Il était une fois les Klaasen…

Samedi 30 mai au Kola Note, la chanteuse montréalaise Lorraine Klaasen partagait la scène avec sa mère, la diva du jazz sud-africain, Thandie Klaasen. Touki Montréal a assisté au concert de ces deux icônes de la musique sud-africaine.

Lorraine Klaasen au dernier Gala de Vues d'Afrique
Lorraine Klaasen au dernier Gala de Vues d'Afrique. Photo E. Cerda

L’une est une boule de feu, une bête de scène, une performeuse. L’autre est une old-lady au flegme anglais, séduisante et pétillante. Deux femmes, deux charmes, une même passion : la musique. Hier soir, c’était la sixième fois que Lorraine Klaasen et sa mère Thandie Klaasen partageaient une scène montréalaise, et peut-être la dernière… Car hier, Thandie Klaasen, flamboyante septuagénaire en robe de soirée noire, est apparue affaiblie, avec des difficultés à marcher, en raison d’un accident survenu récemment. «  Avec ou sans jambe, je serais venue de Soweto [en Afrique du Sud] à Montréal de toute façon » a-t-elle déclaré non sans humour, entre deux chansons. Mère et fille réunies en Amérique du Nord, un privilège que certains n’auraient raté pour rien au monde. «C’est un show historique. Peut-être le dernier de Thandie en Amérique. Une des plus belles performances au Canada, et c’est pour cela que beaucoup de gens ont fait le déplacement depuis New York, Washington, Toronto ou Ottawa», explique Nelly Dimitrova, l’attachée de presse de Lorraine Klaasen.

africacallingLa québécoise Lorraine a inauguré le bal avec des chansons de son tout dernier album paru en septembre dernier, Africa Calling. Dès les premières notes, mélange de jazz, musiques traditionnelles sud-africaines, et musiques du monde, le ton était donné, ça allait swinguer! «Elle est vraiment entraînante, dynamique. Avec Lorraine, on s’amuse toujours» souligne une spectatrice venue spécialement d’Ottawa pour ce concert. Au bout d’une heure de show intense, l’éblouissante Lorraine a fait place à sa mère. Changement de décor et d’ambiance. Fini les townships de Soweto, place aux bars de jazz de Johannesburg, Paris ou New York. La voix profonde et chaude de la Ella Fitzgerald d’Afrique du Sud, ses impros et son scat ont empli la salle. «Georgia», «What a wonderful world», chantée dernièrement pour l’anniversaire d’un de ses plus grands fans, l’ancien président Nelson Mandela, «No woman no cry»… Des standards de jazz, saoul et reggae repris avec grâce et élégance.

Rejoint pour la dernière heure par sa fille Lorraine, les deux divas ont enchaîné les tubes, de Pata pata de la regrettée Miriam Makeba, aux chansons populaires sud-africaines des années 50… «C’est un honneur de chanter avec ma mère. Elle me donne sur scène du courage, de la force. Je suis en admiration devant elle. Et je crois que l’on a su faire partager cela ce soir…», nous confiait Lorraine Klaasen, à sa sortie de scène.

Vingt minutes plus tôt, entourées de danseurs frénétiques, de musiciens infatigables, Lorraine et Thandie Klaasen terminaient leur show dans un grand buff improvisé, incontrôlé et vite incontrôlable… pour la plus grande joie des quatre cents personnes présentes dans la salle.

 

 Lola Simonet

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