Aya est une fille unique en son genre. Talentueuse, jeune et belle, elle est celle qui permet à son groupe d’amis de rester uni. Modèle pour plusieurs à Yopcity, elle incarne l’enfant que tous voudraient avoir.
Loin des embrouilles, surtout des mecs, moindrement qu’il soit fainéant ou menteur. Son père Ignace est un cadre à la prestigieuse société de limonaderies et brasseries d’Afrique (SOLIBRA). Homme de main de Bonaventure Sissoko, le grand patron, Ignace chevauche entre ses différents bureaux*. Avec sa femme Fanta, ils ont élevé leurs enfants en même temps que la petite Félicité, accessoirement bonne à tout faire. Aujourd’hui, cette dernière qui enfant avait quitté sa famille et son village est devenue une égérie pour plusieurs marques dans la grande ville, au grand dam de certains, forcement jaloux.
Dans le 4e épisode de la série Aya de Yopougon, l’auteur Marguerite Abouet a décidé de centrer l’histoire sur les tribulations d’Inno, jeune homosexuel ivoirien à la découverte de la vie caillou* de Paris. Aya de son côté doit régler une délicate situation entre elle et son professeur de biologie.
On se croirait dans un film ou une série télévisée et pourtant, l’histoire ne se passe que dans une BD. Marguerite Abouet et Clément Oubrérie (illustrateur) ont su trouver la recette pour parler de Yopougon, un quartier défavorisé de l’Afrique de l’Ouest sans gâter son nom*.
Dans un style très peu différent de ce qui se parle dans les bas fonds d’Abidjan, les auteurs ont relevé le défi de parler de l’Afrique d’aujourd’hui sans verser dans les profondeurs faciles de la souffrance et de la misère. Il y a les maquis* et le farotage*, les gaous* et les prodadas*. Tout comme les pervers ou les folles de Gigolo font aussi partie de l’univers de cette jeunesse.
Prix du premier album au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 2006, la série Aya de Yopougon a su préserver son authenticité.
Et cette façon si originale et finalement simple de montrer aux curieux ce qui se passe exactement aujourd’hui dans une partie de l’Afrique francophone fait recette.
Tout comme ses bonus ivoirien à la fin de chaque édition qui permettent de voyager en Côte d’Ivoire à travers les coups de crayon.
Et ce n’est pas tout. Déjà, Clément Oubrerie planche sur le 5e opus de la série. qu’on souhaite aussi merveilleux que les quatre premiers.
Walai*, c’est trop bon !
Extrait du prochain album de Aya et Yopougon
*Définition (tiré de la BD )
Walai : Mon Dieu!
Farotage : la frime,
Bureaux : maitresses
Maquis : restaurant pas cher en plein air
gaou : idiot
caillou : difficile
prodada : faire le malin, faire sa star
gâter son nom : médire, dire du mal
Stéphane Waffo