L’édition 2009 des Francofolies de Montréal donne une belle tribune au slam québécois. Les 6 et 7 août c’est au tour de l’artiste d’origine tunisienne Queen Ka d’occuper la scène. Touki Montréal a assisté à la première représentation.
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Plusieurs dizaines de curieux, d’amis et de fans ont pris place sous le dôme de la tente slam en cette soirée. Elkhana Talbi alias Queen Ka y a présenté la version cabaret de son spectacle DÉLÎRÜM élaboré plus tôt cette année.
Accompagnée par le multi-instrumentiste Blaise Borboën-Léonard, la slammeuse interprète ses textes avec fougue et intensité. Certains sont très personnels : Queen Ka parle de son rapport à la maternité, de son regard sur l’amour et la rupture. Acapella, accompagnée du violon, du clavier de son musicien ou même d’une pièce d’Éric Satie, elle habite la scène avec ses mots qu’elle murmure, crie ou parle posément.
Certains slams sont d’un genre plus théâtral. Queen Ka se fait alors conteuse, se met dans la peau d’un sac ou mime une soirée en club entre copines. Pour « les mots », elle a même confectionné avec son musicien une bande-sonore interactive qui transforme son spectacle en une sorte de dessin animé. Pleine de surprise, Queen Ka offre également un remix de « it’s all good » du groupe Misteur Valaire qu’elle a élaboré à leur demande.
Généreuse, l’artiste avait invité trois autres slammeurs à se joindre à elle sur scène. Tour à tour se succèdent : Caroline Lévesque que l’artiste a choisi pour « son humour corrosif » ; Catherine Dorion, gagnante du concours Slamontréal 2009 ; et son ami et poète Fabrice Koffy. Leurs interventions donnent un peu plus de rythme au spectacle. Car bien que Queen Ka ait élaboré une mise en scène dynamique, écouter du slam demande une certaine concentration qui peut faire défaut quand approche minuit.
C’était un retour aux Francofolies pour la slammeuse puisqu’en 2007 elle y avait fait la première partie du français Abd Al Malik.
Julia Haurio