Adoma, vers la maison , le nouveau webdocumentaire de Thierry Caron emmène le spectateur à travers les dédales, les combats et les changements d’Adoma, un lieu mythique qui change.
Le concept de l’auteur est intéressant ; le spectateur choisit les espaces qu’il veut visiter à partir du plan de la résidence sur la page d’accueil. Une lecture linéaire est possible. Le visiteur peut aussi se promener dans l’ordre qu’il souhaite. On rencontre ainsi une réfugiée somalienne et de vieux hommes. Ils parlent de la vie dans ce lieu austère et des difficultés de s’adapter à la France.
Chaque capsule est narrée par Thierry Caron ou par une femme. On ignore son identité, mais on comprend que c’est une travailleuse sociale qui aide les nouveaux arrivants à s’intégrer.
Mélange de photos et de courtes vidéos, Adoma, vers la maison parle de l’esprit d’un bâtiment qui s’est transformé avec le temps. Il aborde aussi des personnages qui y vivent et des difficultés d’intégration dans un nouveau pays.
Adoma, contraction de ad, « vers », et domus « la maison », a été fondé à l’origine pour loger les travailleurs migrants, dans le contexte particulier de la guerre d’Algérie. Ces résidences sommaires accueillent alors surtout des hommes maghrébins. Aujourd’hui, l’ancienne Société nationale de construction de logements pour les travailleurs (Sonacotra) a transformé ses quelque 450 établissements à travers la France en résidences sociales pour les personnes démunies.
Dans son documentaire, le réalisateur ne précise pas de quel « adoma» il s’agit. Le spectateur présume que tous sont faits sur le même modèle.
Adoma, vers la maison est intéressant, mais pourrait être plus précis quant au contexte et aux histoires des protagonistes. Tout comme ce que représentent ces grands bâtiments qui abritent des gens de partout dans le monde.
Thierry Caron vit et travaille dans la banlieue Est de Paris. Il a travaillé sur d’autres projets basés sur le même principe que Adoma ( Puybrun, portrait (s) d’un village) .
Adoma, vers la maison a été présélectionné au Festival Visa pour l’Image pour le Prix FRANCE 24-RFI du webdocumentaire 2009.
Gabrielle Brassard-Lecours