Si vous croyez que l’Afrique du Sud vit en paix depuis la fin de l’Apartheid, lisez Zulu, un roman policier de Caryl Férey, gagnant du grand prix français des lectrices Elle en 2009.
Le meurtre d’une fille blanche de la haute société du Cap met en branle une enquête mené par Ali Neuman, un Zoulou et chef de la police criminelle de la ville. Assassinats, viols, drogues, sida et gangs : Neuman et ses fidèles acolytes, Brian Epkeen et Dan Fletcher, font face à toutes ces horreurs. Mais plus l’enquête avance, plus le mystère s’intensifie et les pistes s’embrouillent.
L’Afrique du Sud est sous le feu des projecteurs avec la tenue de la Coupe du monde de soccer qui débute en juin 2010. L’auteur, Caryl Férey, dresse un portrait inquiétant du pays et pose des questions quant à son futur : «l’Afrique du Sud ne pouvait pas donner une image aussi effroyable. Qui avait envie d’investir dans un pays estampillé comme le plus dangereux ?»
L’histoire alambiquée est intrigante et les personnages principaux – dont certains font face à un destin tragique – sont attachants. Le lecteur apprécie aussi les personnages secondaires, tel Simon, ce petit garçon de 10 ans qui vit dans les rues du township de Khayelitsha, qui meurt en serrant l’image de sa mère décédée et qui se décompose dans un tuyau sans que personne ne le remarque.
Violent, Zulu nous rappelle que l’Afrique du Sud est un des pays les plus dangereux du monde et qu’en dessous de la médiatisation créée par la Coupe du monde de soccer, il y a un peuple qui se meurt.
Caryl Férey, Zulu, Gallimard «Série noire», 2008.