Joëlle Essso est à la fois peintre, comédienne, danseuse, illustratrice, chanteuse, auteure-compositeur et accessoirement Camerounaise. Il lui manquait une corde à son arc. Avec Petit Joss, sa première BD, elle l’ajoute.
Dans cette nouvelle BD parue aux Editions DAGAN, la Camerounaise revient sur une période de son enfance. Au sortir des indépendances, dans la plupart des institutions, les dirigeants doivent passer le flambeau aux locaux.C’est le cas dans l’Éducation Nationale.
Dans cette école primaire qui restera pendant longtemps la plus célèbre de Douala, la capitale économique du Cameroun, c’est une femme qui deviendra la première directrice après que les Français soient « partis ».
C’est dans cet univers post-colonial que l’auteure entraîne les lecteurs. Dans une classe de CM1B, Silo, Abama, Dongo et les autres élèves suivent comme ils peuvent, les leçons de Mme Djecky. Si les deux premières sont plutôt des enfants studieuses, Dongo de son côté donne du fil à retordre, notamment à Mme Étambi, cette directrice d’école à la sévérité et à la férocité légendaire.
Destiné aussi bien à un public néophyte qu’à des connaisseurs qui reconnaîtrons probablement les rues de Douala et les expressions si particulières au Cameroun – assia, wèè, ndoss, wandafou -, Petit Joss replonge chaque lecteur dans son enfance. En outre, il permet aussi de montrer une autre facette du pays et même du continent. Loin des multiples problèmes qui existent comme partout et qu’il ne faut évidement pas oublier, les enfants sont tous pareils. Taquins, parfois durs, souvent joyeux, quelques fois malicieux, ils sont toujours d’une extrême sensibilité et prêts à tout pour une seconde de rigolade.
Joëlle Esso a composé la musique du film «Les Saignantes» de Jean-Pierre Bekolo Obama sorti en 2009 et nominé pour le César du Meilleur Film Francophone 2010. Son premier album Mungo est dans les bacs depuis 2005 et son prochain album devrait sortir cette année.
Extrait de la Bd :