Avec À nous de le faire ! Mbépongo Dédy Bilamba invite les noirs et les toubabs (les blancs) à une réflexion sur les complexes d’infériorité de l’Afrique.
Même si l’élection de Barack Obama et son « Yes we can » ont insufflé un vent d’espoir, l’auteur assure que les clichés négatifs associés aux africains perdurent, y compris au sein même de la communauté noire. Ce sont justement ces idées reçues qui empêchent certains de faire ce qu’ils voudraient. Son message est clair : « Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? »
Dans cet essai, Mbépongo Dédy Bilamba s’appuie sur sa propre expérience. Né au Congo, il est âgé de quatre ans quand sa famille s’installe en France, en banlieue parisienne. Le livre débute avec un chapitre émouvant intitulé : « le jour où je suis devenu noir ». Le petit Dedy âgé de 10 ans découvre, lors d’une sortie d’école, la triste histoire de l’esclavage. Il s’interroge alors : et si ça recommençait ? Faut-il être blanc pour être à l’abri ? Véritable coup de massue, cette révélation sera le fondement même de sa réflexion.
Tout au long du livre, Mbépongo Dédy Bilamba déboulonne les mythes qui collent à la peau de son peuple : le sens du rythme des africains ou celui du joueur de basket noir. Il rappelle que bien avant Obama de nombreux africains ont marqué l’histoire, comme par exemple Daniel Hale Williams qui a pratiqué la première opération à coeur ouvert. Il n’est pas tendre envers la France et ses capacités d’intégration, alors qu’il salue au contraire l’ouverture du Canada et du Québec, sa nouvelle terre d’adoption.
Le style de Bilamba est assez familier. Il s’adresse au lecteur sur le mode de la conversation. Rien d’étonnant puisque de l’aveu même de l’auteur, son livre est un condensé d’innombrables heures de discussion et de débat avec ses amis et sa famille. Telle une conversation, le propos est parfois un peu déstructuré. Beaucoup de concepts sont énoncés sans être approfondis et des pistes sont lancées sans être expliquées. En revanche, le texte est truffé d’humour et d’anecdoctes qui allègent les passages les plus théoriques : « En France pour voir une famille de Noirs à la télévision il fallait attendre le Cosby Show ou une manifestation de sans-papiers ».
Avec son titre À nous de le faire !, il est clair que Mbépongo Dédy Bilamba s’adresse avant tout à la communauté noire. Mais ses réflexions sur l’identité, la domination, le complexe d’infériorité conscient ou inconscient sont, somme toute, universelles. La toubab que je suis y a aussi trouvé son compte.
À nous de le faire ! Chroniques et mouvements d’un diasporien turbulent vol. 1 paru chez Anibwe en décembre 2009.
Entrevue avec Mbépongo Dédy Bilamba aussi slameur à ses heures.
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La problématique de la race se désamorcera t-il un jour? J’en doute mais j’ai espoir! Le titre ‘A nous de le faire! est juste mais toutefois pour moi il demeure que beaucoup a déjà été fait. je pense qu’il faut tout simplement ne pas abandonner, avancer et le reste viendra tout simplement!