En quête du père inconnu

«Voyage vers les origines. Voyage en quelque sorte impossible, mais nécessaire. En route vers la mer Rouge, la mer du père. Détour à travers les souvenirs en marge de la mer Noire, mer de la mère. Voyage dans le passé et dans le futur. Fuite du présent. Pendant ce temps, l’image glisse entre les mains.»

Cette phrase est une bonne entrée en matière pour comprendre la quête de Dolorès, la narratrice du dernier roman de Ioana Georgescu, L’homme d’Asmara. Munie d’une ancienne photo de Habib, elle part à sa recherche. Ce père inconnu a abandonné Adina, la mère, après la nuit où la narratrice a été conçue.

Son voyage vers les origines la mène, en grande partie, en Erythrée, un petit pays de la corne Est de l’Afrique et en Égypte où elle décrit très exactement certaines particularités du Caire et de la péninsule du Sinaï.

Dolorès est la narratrice qu’on retrouvait déjà dans le premier roman de Ioana Georgescu, Évanouissement à Shinjuku, publié en 2005. Elle arpentait déjà le monde, surtout du côté du Japon. Pour ceux qui ont apprécié ce roman – très bien reçu par la critique à l’époque – ils retrouveront le même esprit dans L’homme d’Asmara.

La recherche du père à travers des contrées aussi exotiques est une excuse pour observer, décrire et rapporter des émotions, des souvenirs et des impressions nouvelles pour la narratrice. Mais le tout demeure très impressionniste et suivre les propos et les réflexions de la narratrice s’avère parfois ardu.

L’intérêt principal du roman demeure dans la description de lieux effervescents tels que le Caire, capitale grouillante de l’Egypte. Amateurs de carnets de voyage et de dépaysements garantis, vous devriez trouver du plaisir à lire L’homme d’Asmara.

Ioana Georgescu, L’homme d’Asmara, Marchand de feuilles, 2010.

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