Samedi soir dernier, l’école de danse Afrique en mouvement s’est transformée en théâtre pour accueillir Palabres de femmes. La pièce est écrite et mise en scène par Addy Medjo et jouée par les membres du collectif Ethny.
La salle est comble, les lumières s’éteignent et des voix envoûtantes de femmes s’élèvent, accompagnées de musiciens et surtout du son de la kora. Du milieu de la salle, un spectateur se lève pour déclamer un poème où il s’adresse aux femmes, à LA femme. Et la pièce commence.
Dans un mélange de langues de tous les continents, les femmes dansent, chantent et se parlent. Plusieurs situations sont explorées : l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte et la vieillesse. Des thèmes plus délicats sont aussi évoqués : l’amour, les bienséances, l’héritage matriarcal et l’excision, un des passages les plus poignants de la pièce. À souligner d’ailleurs dans cette production la performance de Kay Thellot, une des chorégraphes, et d’Olga Houde, une des comédiennes-danseuses.
Le tableau le plus réussi de Palabres de femmes est certainement ce dialogue en français et en anglais entre Addy Medjo et Olga Houde. Autour d’un puits, deux femmes se réclament de la descendance d’un ancêtre, Ibn Batouta. Concurrence et compétition laissent petit à petit la place à un sentiment de sororité.
Le gros bémol de Palabres de femmes est dans la disposition de la scène. L’école Afrique en mouvement n’est pas équipée pour recevoir une scène et des spectateurs. Serrés comme des sardines, la plupart des spectateurs se tordent le cou pour essayer de voir ce qu’il se passe devant eux. Pour une pièce où les femmes dansent et se retrouvent souvent sur le sol, une scène surélevée aurait été bienvenue.
Le collectif s’amuse à créer et accepte, dans une discussion qui suit la pièce, d’expliquer leur processus de création à des spectateurs parfois perplexes. D’après l’auteure, les critiques servent à modeler et remodeler la pièce pour de prochains spectacles.
Quelques photos :
Crédit photo : Rodrigo Lozada