Adama Yalomba revient pour certains et débarque pour d’autres. L’artiste sort Kassa, son huitième album au Mali et le premier à s’exporter en dehors des frontières du continent africain.
Pour Adama Yalomba, la musique est une affaire de famille. C’est auprès de son père Samadji Traoré, que l’artiste fait ses premières armes sur le dan, un instrument mythique à six cordes et six manches. Sur l’album, son épouse Awa assure les chœurs et son frère Djadji la guitare.
Kassa signifie odeur en bambara, et ce disque sent bon. Comme un immense marché, chaque étalage diffuse sa fragrance. Le rythme soutenu des percussions et des guitares de Tomale rappelle l’Espagne et son flamenco.
Autre chanson autre senteur. Kadidja, c’est le grand air. Une mélodie épurée sur laquelle Adama Yalomba pose une voix aérienne. Comme tous les parfums ne plaisent pas à tous les nez, Nalingui au son plus pop rock ne m’enivre pas. Et dans tous les marchés, il y a les coins à ne pas manquer. Le désert blues de Djamakoyo est incontournable, sans oublier la finesse de l’arôme de Adama vs Keziah. Ici, le malien et le nigérian Keziah Jones offrent simplement à travers leurs instruments à cordes 2min14 de bonheur.
En chantant en bambara, boso, linguala et français, Adama Yalomba parvient à marier musiques traditionnelles et modernes. Avec le son métissé de Kassa, le trentenaire rejoint le collier de perles formé par les artistes africains marieurs de styles comme Keziah Jones, Fela Kuti et ses fils Seun et Femi, Bil Aka Kora, Rokia Traoré ou encore Salif Keita.