Profond regard : plonger dans ses racines

« Étrangère dans mon pays de naissance, étrangère dans mon pays d’adoption, je suis condamnée à l’errance, à la quête d’une identité à mon image. Une identité hybride qui comprend des caractéristiques conformes à mon reflet. Seule, je saurai que je ne suis que la résultante d’une série de facteurs accentuée par l’incompréhension des autres. »

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C’est l’amer constat que fait Sabel, narratrice et héroïne de Profond regard, le premier livre de la sociologue Annick Diop. Reprenant la thématique de l’exil et en particulier celle du retour au pays après une longue absence, l’auteure explore dans ce livre, les sentiments contradictoires qui habitent ceux qui sont partis de chez eux : l’idéalisation de la terre d’origine et le refus d’y vivre de nouveau.

Sabel une Sénégalaise d’une quarantaine d’années vit à Montréal depuis 15 ans. Mère monoparentale d’une fillette de cinq ans, elle partage sa vie entre un travail peu épanouissant dans une entreprise de marketing et l’éducation de sa progéniture. Depuis son exil, elle n’a pas remis les pieds au Sénégal, elle a coupé les ponts avec les siens.

Mais des rêves qui la transportent dans sa terre natale et le désir de faire connaître ses origines à Sarata, sa fille, la poussent à prendre deux billets d’avion pour Dakar. Cette décision est loin d’être sereine pour Sabel : « Sentiment de nostalgie, désir de partir et appréhension se mêlent en une extraordinaire fusion mélancolique. » À travers le récit de ce retour, l’auteure replonge dans le passé de son héroïne.

Le style d’Annick Diop est très imagé. Ayant elle-même passé son enfance au Sénégal, elle dépeint avec beaucoup de couleurs et de relief les scènes de vie, les paysages et les gens du pays, invitant le lecteur au voyage. Sans prétention, Annick Diop fait avec ce premier roman une incursion louable dans le monde littéraire. Le regard de la sociologue se mêle plutôt bien à la romancière en herbe.

Rencontre avec Annick Diop

Formée en sciences sociales et en communication publique, Annick Diop occupe aujourd’hui le poste d’agente de la Table de concertation en relations interculturelles de Verdun. En septembre 2009, elle publie son premier roman Profond regard. Née au Québec, d’un père sénégalais et d’une mère québécoise, elle a passé son enfance au Sénégal. Touki Montréal l’a rencontré pour en savoir plus sur les raisons qui l’ont poussée à prendre la plume et sur les thèmes abordés dans son livre.

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Profond Regard, Annick Diop, Éditions Grenier, 156 pages.

1 COMMENTAIRE

  1. Cela semble un livre intéressant à découvrir surtout pour ceux qui sont loin de chez eux depuis belles lurettes!

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