Au sud de l’Éthiopie vit un peuple presque primitif. Ils ont choisi de ne s’encombrer ni de vêtements, ni de chaussures. Exit le soutien gorge ou le jean taille basse. Là-bas, « on se tue pour effrayer l’autre ». Jean Queyrat a réalisé un documentaire sur ce peuple et il prend l’affiche sur TV5 Canada, ce jeudi 8 avril.
Les Samouraïs noirs du réalisateur français Jean Queyrat plonge le téléspectateur dans un de ces coins du monde à l’abri du modernisme et de ses excès. Il y a presque trente ans, les Bochimans du Kalahari étaient dévoilés au monde entier par le réalisateur sud-africain Jamie Uys avec son film Les dieux sont tombés sur la tête.
Sans utiliser la même recette, notamment la fiction, le cinéaste français part à la rencontre de ce peuple éthiopien qui vit dans la vallée de la rivière Kibish, près de la frontière soudanaise. Là-bas, il ne fait pas moins de 45 degrés à l’ombre pendant le jour.
Les femmes ne mettent pas de rouge à lèvres ou de vernis à ongles. Un peu avant la puberté, les jeunes filles portent plutôt un plateau labial fait de disques d’argile. Pour attirer les garçons, elles se font graver des motifs dans leurs chairs, avec comme seul instrument des lames de rasoir (mais accompagnées d’une plante qui désinfecte les blessures). Les rapports sexuels sont interdits avant l’union légitime et les filles mères sont privées du port de plateau labial.
Chez les hommes, il faut se préparer à la guerre, contre les Bumis, l’ennemi ancestral. Pour se forger, ils pratiquent le donga, un duel au bâton, parfois sanglant. Le donga est un art martial. Wole Kiwo est l’un de ces futurs « Samouraïs noirs ». Il n’a pas peur. Tuma, le dieu unique et bienveillant le protège.
Tout au long des 52 minutes de ce documentaire, on est collé sur son téléviseur et seuls les sons d’ambiance habilement placés ici et là, décrochent le téléspectateur du récit.
Il est rare de découvrir de nouvelles choses. Avec les Samouraïs noirs, l’Éthiopie se révèle sans doute sous un autre jour, reléguant la modernité ou les habitudes de consommation au banc des accusés.