Présenté hors compétition, le film Les amants de l’ombre, met en scène Anthony Kavanagh dans un rôle dramatique. Le réalisateur d’origine sénégalaise Philippe Niang a choisi l’humoriste pour incarner un soldat noir-américain tombant amoureux d’une Française lors de la Libération en 1945.
La Seconde Guerre mondiale a été maintes fois portée à l’écran, qu’il soit petit ou grand. Mais la problématique abordée par Philippe Niang est plus méconnue. Le réalisateur a choisi de traiter du racisme dont ont été victimes les soldats afro-américains, de la part des Français, mais aussi de leurs frères d’armes américains en 1945.
Le film s’ouvre sur une note joyeuse : dans un petit village français, deux amies se réjouissent le l’arrivée des Américains, les libérateurs. L’une d’elle, Louise (interprétée par Julie Debazac) est cependant toujours séparée de son mari prisonnier en Allemagne. Alors que la vie reprend dans ce petit bourg de campagne, la cohabitation entre les soldats noirs et la population n’est pas heurts. Le GI campé par Anthony Kavanagh, Gary Larochelle s’éprend alors de Louise qui va tomber sous son charme malgré les risques que leur liaison comporte.
À cette époque, les relations inter-raciales sont loin d’être tolérées. Aussi bien en France qu’aux États-Unis. Les tensions sont palpables entre les soldats. Gary demande à son lieutenant, le laissant sans voix : « Vous trouvez ça respectable une armée qui pratique la ségrégation? » Le réalisateur évoque aussi en parallèle un autre amour interdit de l’époque : les histoires d’amour de Françaises avec des soldats allemands. À croire qu’à cette période, coucher avec un noir ou avec l’ennemi était jugé aussi durement. Le film illustre aussi avec humour le choc des cultures. Sidney, un autre soldat afro-américain demande à Gary après un repas chez la belle-famille de Louise : « Pourquoi sont-ils aussi coincés? Ils ne font pas un bruit quand ils mangent… »
Produit pour la télévision, ce film n’a pas la prétention des grandes productions, mais dépeint sans fioritures cet aspect moins glorieux de la France libérée. Le jeu d’Anthony Kavanagh est très juste malgré quelques passages du scénario un peu à l’eau de rose. Il passe avec brio le test de passage du côté dramatique de la fiction. Ses premières lignes de français avec « le petit accent américain » font toutefois sourire.
Quelques extraits
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Les amants de l’ombre est présenté le samedi 24 avril au Cinéma du Parc à 19 h.