Présenté dans la section Africa Numérique, du Panafrica 2010, Une femme pas comme les autres est une comédie de mœurs osée, où les femmes prennent l’avantage. Ici, la polyandrie est à l’honneur, parodiant la polygamie. Une ode à la femme et un pied de nez à la tradition.
Découvrant que son mari la trompe avec sa voisine, Mina, riche femme d’affaires décide de prendre un second époux. Une initiative qui va à l’encontre de toutes les normes sociales et qui renverse la tradition patriarcale. Ici, tous les rôles sont inversés : c’est Mina qui travaille, alors que son mari, Dominique, au chômage, reste à la maison.
Les premiers éléments du décor étant dessinés, le spectateur est plongé dans une comédie légère sur fond de marivaudage et badinage, dignes des plus grands classiques de Beaumarchais ou Molière. Tous les ingrédients sont là: le mari volage, l’amante, le mari cocu, la cuisinière, le voisin, mais ici, c’est une maitresse et non un amant que l’on retrouve dans le placard et c’est l’épouse qui dirige la maison!
Dominique, le mari volage, devra se plier à la décision de sa femme, puis apprendre à cohabiter avec son « co-époux ». Des scènes de dispute plus cocasses les unes que les autres s’enchaînent alors. Le portrait dressé du mari devient peu flatteur, Dominique, en mari jaloux, devient à la fois ridicule et pathétique, tant il semble déconcerté et affligé par cette situation inédite.
Mina ne déroge pas et dans une tirade aussi froide que désopilante, elle lâche ainsi, tel un leitmotiv, que « les hommes ont assez pourri la vie des femmes par leurs mensonges et leur infidélité et que maintenant le monde doit changer!». Sékou, son second mari, débarque par conséquent dans la vie de Dominique. Les deux hommes doivent apprendre à vivre ensemble dans un huis clos sartrien. Dominique est condamné à accepter cette nouvelle vie conjugale jusqu’à ce que la vengeance de Mina soit accomplie et que Sékou, qui n’est autre que son cousin, puisse partir.
Une femme pas comme les autres est une comédie sans prétention qui fera sans aucun doute sourire les femmes. Les hommes riront plutôt jaune, mais la conscience de chacun sera en tout cas titillée. Ce film affiche un pseudoféminisme tout en finesse et humour, où la polyandrie ne devient non pas une arme contre l’adultère, mais une façon de combattre la polygamie elle-même.
[…] Lire l’article publié le 24 avril 2010 sur le site montréalais consacré à la culture africaine: Touki Montréal […]