Ruddy Opimbat, un ingénieur montréalais d’origine congolaise vient de créer une application qui devrait intéresser les automobilistes d’ici. L’iPap ? permet de partager le temps restant dans un parcomètre à Montréal mais aussi ailleurs dans le monde. Pour Touki Montréal, l’ingénieur explique l’idée de son application et les conséquences des téléphones intelligents en Afrique.
À qui est destinée cette application ?
L’iPap? est destiné à tous les automobilistes (voiture, moto) qui utilisent les systèmes de stationnements de Montréal ou similaires. Pour éviter d’avoir une contravention, les conducteurs préfèrent payer en surplus lorsqu’ils ne peuvent prédire la durée exacte du stationnement. Malheureusement, il n’est pas possible de récupérer les minutes, ni l’argent dépensé pour la réservation. iPap? facilite l’opération que la majorité des automobilistes font : Partager le temps restant!
L’iPap? permet de faire un acte philanthropique qui va surement nous revenir un jour. Une personne qui divulgue le temps à un autre conducteur pourra un jour profiter du temps d’une autre personne.
Pour utiliser iPap? il faut au moins posséder une voiture ou une moto, et un iPhone 3G minimum. Mais une version iPap? pour d’autres téléphones intelligents (BlackBerry, Android) verra son jour sous peu.
Comment avez eu cette idée ?
Lors de mes voyages à Montréal en provenance de Québec où je résidais depuis 2007, j’ai eu la chance de bénéficier à de nombreuses reprises de la générosité des automobilistes qui payaient leur stationnement en trop.
En aout 2009, alors que je venais passer une entrevue pour un poste de développeur iPhone, une dame m’a donné un ticket valide pour une durée de 2h. J’ai été vraiment touché et en marchant vers le lieu de l’entrevue, je me suis rendu compte que plusieurs tickets étaient accrochés aux bornes de stationnement. J’ai donc réalisé que c’était une pratique courante à Montréal.
Alors après l’entrevue, je me suis pressé de vérifier si une application remplissant ce besoin n’existait pas dans l’Appstore. À ma grande surprise, il n’y en avait pas. Dans mes recherches sur internet, j’ai eu la surprise de lire Jean-Luc Mongrain se plaindre du système de stationnement dans son blog . Cela a été une grande motivation. Je me suis donc lancé dans l’analyse. Mais au même moment, je commençais un nouvel emploi à Brossard chez os.ca (la ou je travaille actuellement). Je me suis donc organisé pour trouver des heures creuses et commencer l’implémentation de ce projet.
Après quelques heures de programmation, j’ai obtenu une version stable en fin mars 2010 et j’ai profité de l’aide de collègues et amis pour concevoir les icônes, créer le site web et faire les tests de l’application.
Qui sont les utilisateurs ?
Il n’est pas évident d’avoir les statistiques exactes sur les âges des personnes usagers de l’iPhone car Apple ainsi que les fournisseurs de service (Rogers, Telus, Bell) gardent ces données confidentielles.
De manière générale, l’iPhone est utilisable par les personnes de tout âge du moment que l’on puisse glisser ses doigts sur l’écran. Il y a des applications aussi bien pour les enfants de 2-3 ans (application de coloriage, alphabet et autres) que des applications pour personnes âgées (jeu de mémoire, application pour le rappel des médicaments…).
L’usage varie en fonction de l’âge aussi ! Environ 65% des personnes qui l’utilisent ont entre 25 et 54 ans. Les enfants et les moins de 25 représentent 18% des utilisateurs. Les personnes âgées de plus de 55 ans représentent le reste.
Dans quelle mesure le IPhone et surtout les applications pourront avoir un impact sur l’Afrique?
De manière générale, les téléphones cellulaires ont énormément facilité la communication dans les pays africains. En effet, les infrastructures pour les téléphones fixes filaires étant désuètes et souvent défaillantes, les téléphones cellulaires ont répondu aux besoins primaires de communication grâce à la mobilité.
Avec sa simplicité, sa conviviabilité et sa multitude d’applications (plus de 155 000), l’iPhone permet de répondre à des besoins plus spécifiques, aux réalités africaines. Ainsi au Ghana par exemple, grâce à un système similaire à Paypal, les commerçantes qui vivent dans zones rurales peuvent exposer et vendre leurs articles dans les grandes viles. Grâce à l’iPhone, elles pourraient prendre des photos de leurs articles, les envoyer dans un site pour l’affichage et gérer les paiements de ces articles à distance.
Dans le domaine financier, certains usagers ne disposant pas de compte bancaire pourraient payer des factures, recevoir leur salaire, envoyer de l’argent à des proches. Conscient du potentiel que représente l’Afrique, Apple a augmenté le nombre de pays africains représentés dans le Appstore . On y compte ainsi le Botswana, l’Égypte, Madagascar, le Mali, le Niger, le Sénégal, l’Afrique du Sud, la Tunisie et l’Ouganda.
Cela permet donc aux habitants de ces pays de concevoir des applications pour satisfaire les besoins propres à leurs réalités. Malgré la rareté des cartes de crédits nécessaires pour acheter des applications, des cartes-cadeaux iTunes sont vendues en Afrique afin de permettre aux jeunes et autres consommateurs de rester à la page.
De nombreuses applications permettent de propager la culture africaine en donnant accès à des éléments, accessibles par les médias traditionnels. On trouve des applications pour les contes africains, des livres de grands auteurs africains, des images de Safari….
Que faut-il pour développer une application comme la votre ?
Il faut posséder un Mac qui est la seule plateforme à exécuter l’application (Xcode) nécessaire pour le développement. Ensuite, il faut avoir des connaissances en programmation (langage C et Objective-C). Il faut avoir une idée qui tirerait profit du potentiel du téléphone (caméra, GPS, boussole, accéléromètre…). Il faut aussi créer un compte de développeur et enfin soumettre l’application en s’assurant de respecter quelques règles.
Pour en savoir plus :
Le lien de l’application : Appstore
Le site de l’application : Opsoft
La page Twitter : Ipap_iphone
Le créateur : Ruddy Opimbat