« Comme Camus je suis étranger, comme Guèvremont je suis survenant. » La première semaine des Francofolies s’achève sur une note poétique, en direct de la tente slam Pepsi. Interprétant les compositions de son premier album l’Ombre d’un doute, le slameur Mohammed séduit un large public et reçoit même une ovation.
Il va sans dire, le slam fait descendre la poésie de sa tour d’ivoire et engage un dialogue entre le poète et son public. Mohammed est un poète bien ancré aux réalités contemporaines et sait faire passer le message. « Armé d’une seule feuille et d’un crayon, interprète-t-il, j’essaie d’être comme le soleil et ses rayons ». Abordant les thèmes de l’écriture, de la déchirure, de l’exil, de la nature, de la création et de l’abandon, Mohammed évoque avec éloquence et espoir les contradictions inhérentes aux sociétés (post)modernes.
« Il s’agit davantage d’un discours à écouter que d’un spectacle à regarder », commente un photographe présent lors de la performance de Mohammed. Il est vrai que les performances slam ne font pas dans le coup d’éclat ; c’est là le propre de la poésie, qu’elle soit récitée ou chantée. Et pourtant, la performance de Mohammed, humble et touchante, truffée de références culturelles de tous acabits, mérite d’être entendue en direct.
Sa poésie, loin d’être apocalyptique et sans appel, invite plutôt au rassemblement des mœurs et des esprits. Sur les dernières paroles de sa piste Frontières, le slameur se fait ovationner. « J’ai des frissons !, confie alors Mohammed. C’est la première fois que ça m’arrive…sur scène! ». L’artiste, d’allure authentique, sait créer une interaction sympathique entre les musiciens, qu’il encensent, et un public réceptif à ses mots.
Le public de Mohammed, éclectique en ces Francofolies, semble pouvoir s’identifier, à différents niveaux, à la réalité que met de l’avant Mohammed. Le slam apparaît dès lors comme un prétexte pour dénoncer, et faire avancer les mentalités : « Entre deux pensées nébuleuses, une chose est sûre, c’est que mes paroles fusent/ Le silence est d’or, c’est peut-être pour ça que je suis pauvre/Avant de me demander où je vais, on me demande d’où je viens/Je suis un arbre sans feuille, une larme sans deuil, mais je n’en demeure pas moins une larme/Si les mots ne sont que lettres mortes, je suis un recueil dans un cercueil ». Une belle découverte.
Quelques images de la soirée
Bonjour,
J’ai eu le plaisir de t’entendre à un reportage sur les francofolies de Montréal 2010 à la télévision. Je désire pouvoir t’exprimer mes meilleurs voeux pour l’année 2011 et surtout beaucoup de succès car vous le méritez monsieur. J’aimerais également ajouter que vos paroles sont tellement touchantes que j’en ai gardé un merveilleux souvenir dans mon coeur, vous avez mon estime en tant que grand artiste. Continuer à écrire d’aussi belles paroles pour que les gens puissent comprendre que la fraternité et l’unité est importante ainsi que l’amitié entre humains.
Merci énormément, Linda