‘Bonjour Montréal’ sera surement la phrase à retenir du spectacle de Rachid Taha ce mardi 15 juin au Métropolis, trois ans après son passage au Festival International de Jazz de Montréal. Retour en images et en son.
Rachid Taha n’est pas comme tout le monde. Ce n’est pas non plus n’importe qui. Ni Algérien, ni Français (ni Suisse) il se dit enfant du monde. Rachid Taha se définit d’abord par sa musique. C’est une rock star sans aucun doute. Comme les Joe Strummer, les Mike Jagger et les Wampas de ce monde. On l’aime ou on ne l’aime pas.
Au Métropolis, quelques spectateurs l’ont appris à leur dépens. Rachid Taha ne fait que du Rachid Taha. Surtout lors de ses concerts. Lorsqu’on a pris l’habitude de l’écouter dans le confort de son salon nous dire bonjour, on est submergé par sa voix, les textes et le bonheur de cette musique particulière.
Si par contre, vous devez payer pour un spectacle, assurez vous d’être prêt à tout. Du bon comme du moins bon. En fait, comme dans tout spectacle. Ceux qui l’ont vu dans les neuf précédents concerts aux Francofolies ou les deux spectacles au Festival de Jazz (2001 et 2007) savent à quoi s’en tenir.
Le citoyen Rachid est une bête de scène. Avec ou sans voix. Lorsqu’il est dans son élément et qu’il revient sur ses meilleurs succès, il est comme un rock (dans sa Casbah). Quand il parle de ses proches comme son manager, ses amis ou d’un certain Abdelkader, il est gueulant de fraternité.
Mais il a aussi les pieds sur terre. Un petit « Bonjour Montréal » pour revigorer une foule un peu amorphe, sans son Gaétan Roussel « de retour à la Mecque (France) », dixit Taha.
Ses musiciens sont magiques. Dans un Métropolis qui a connu mieux en taux d’occupation, ils ont foutu le bordel, atteignant parfois le paroxysme de l’excellence.
Il y a aussi les malentendus. Est-ce que Serge Taha se transforme en Rachid Gainsbarre ? De grâce, attendons de voir la fin de la star (s’il y a lieu) pour le juger. Pour l’instant, il est là. À l’aise sur scène et sans forcément donner l’impression de vouloir brûler un billet d’argent devant son public.
Il n’est pas toujours compris. Quand Rachid Taha dit « fuck BP » pour dénoncer le comportement de la compagnie pétrolière, d’autres traduisent ses mots par « fuck pipi ». Lui reste poli et salut tout le monde. En Rock, en Punk, en Rai, en Reggae et même en Rop. En français, en espagnol et même en arabe : Ha Baby !
Après son spectacle, Rachid Taha a glissé quelques mots à Touki Montréal. Le rocker parle de ses prochains concerts mais aussi de sa passion pour le cinéma.
Entrevue : Marie Roncari
Quelques photos de la soirée
Photo : Marie-Espérance Cerda