Pour la seconde fois, aucun dirigeant africain ne se verra remettre le prix de la bonne gouvernance tandis qu’au Burundi, seul le président sortant est candidat aux élections présidentielles. En Éthiopie, un barrage créé la controverse, tout comme les supporters argentins en Afrique du Sud. Voici l’actualité africaine de la semaine avec la revue de presse de Touki Montréal.
Société : Un prix orphelin
Pour la deuxième année consécutive, le prix Mo Ibrahim pour la bonne gouvernance en Afrique n’a pas trouvé de lauréat, a annoncé le comité de sélection le 13 juin dernier. Cette prestigieuse distinction récompense depuis 2007 un dirigeant africain qui fait preuve d’une gouvernance honnête et démocratique.
« Est-ce donc à dire que la bonne gouvernance est décidément à mal sur le continent, alors que tous les discours le proclament, l’enjolivent et le célèbrent ? », s’interroge Serge Mathias Tomondji, éditorialiste à Fasozine.
En tout cas, si « les normes de gouvernance, globalement, s’améliorent chaque année » sur le continent, le Comité d’attribution du prix, présidé par Kofi Annan, ne souhaite montrer « aucune complaisance envers les normes de gouvernance actuelles en Afrique ». Les critères de distinction sont élevés, le nombre de potentiels candidats bas, mais ce n’est pas pour autant que le Comité souhaite faire de concessions.
La Fondation Mo Ibrahim, du nom du milliardaire britannique d’origine soudanaise, a donc décidé de financer, avec le montant normalement attribué au lauréat (cinq millions de dollars versés sur 10 ans et 200 000 dollars par an versés à vie), des bourses d’études pour des programmes qui formeront les prochains dirigeants africains.
Sources : Fasozine, L’Expansion, Al Jazeera, Posts d’Afrique (Libération)
Pour aller plus loin : Lire l’éditorial de Serge Mathias Tomondji sur fasozine.com ainsi qu’un article de la BBC sur le succès du milliardaire Mo Ibrahim.
Politique : Veille d’élection explosive au Burundi
Les violences se multiplient au Burundi, à la veille des élections présidentielles du 28 juin prochain. Depuis dimanche dernier, une série d’attaques à la grenade secoue plusieurs villes du pays, notamment la capitale, Bujumbura, faisant une dizaine de blessés. Les cibles seraient des résidences de membres du parti au pouvoir avancent les autorités locales. L’opposition crie au complot.
Les tensions s’accroîtrent depuis les élections communales du 24 mai remportées par le parti au pouvoir. L’opposition dénonce une fraude mais n’obtenant pas l’annulation des votes, elle a appelé au boycott des présidentielles retirant ses six candidats des listes. Seul le président sortant, Pierre Nkurunziza, se porte donc candidat et ce, avec l’accord de la Commission électorale burundaise.
La situation reste donc fragile dans ce pays qui sort de treize années de guerre civile qui avait fait au moins 300 000 morts.
Sources : RFI, Cyberpresse, AfriSCOOP
Pour aller plus loin : L’éditorial Burundi : démocratie en danger ! signé Vincent Nsengiyumva sur AfriSCOOP.net
Environnement : Barrage controversé en Éthiopie
Si l’ambition du premier ministre Meles Zanawi est de faire du pays un important producteur et exportateur d’énergie, les organismes de défense de l’environnement ne le voient pas du même œil. Selon eux, Gide III constituerait une menace pour l’écosystème et les peuples indigènes de la vallée. Ils prévoient que le barrage et son lac de retenue abaisseront de 10 mètres le niveau des eaux du lac Turkana, situé à cheval entre l’Éthiopie et le Kenya, pouvant causer sécheresse et famine.
Les défenseurs de l’environnement tentent donc tout pour arrêter le chantier : pétitions, demandes d’annulation de prêts européens et chinois et dépôt de plaintes. Cependant, il sera difficile de freiner un chef d’État, au pouvoir depuis 1995, dans son grand projet de développement des infrastructures et de l’économie. Depuis une dizaine d’années, l’Éthiopie voit naître des routes, des ponts, des écoles et des hôpitaux et avec un taux de croissance annuel de 10 %, le pays est l’un des plus prospères du continent.
Sources : Afrik.com, Business Week, Le Monde, The Guardian
Pour aller plus loin : Reportage Chez les Mursi dans la vallée de l’Omo sur Dailymotion et les détails sur les dangers du barrage sur le site de Survival.
CM 2010 : Les hors jeu du Mondial
Grève : La police sud-africaine a dispersé, le 17 juin dernier, plus de 200 employés de stade qui manifestaient devant les locaux de leur employeur au Cap. En grève depuis la quatrième journée du Mondial, les stadiers réclament de meilleures conditions de travail et une augmentation des salaires. C’est désormais la police sud-africaine qui a pris le contrôle des stades pour assurer la continuité des événements.
Expulsion : Le 16 juin dernier, la police sud-africaine a arrêté et 17 hooligans argentins venus assister à la Coupe du Monde. Ils seront renvoyés dans leur pays dans les prochains jours. Avant le début des compétitions, l’Afrique du Sud avait déjà arrêté puis reconduit onze autres hooligans argentins. Les Barras Bravas, comme on les appelle, sont répertoriés dans les fichiers des autorités et interdits de Mondial. L’Argentine avait fourni à l’Afrique du Sud une liste de 800 personnes connues pour leur violence.
Sources : France 24, L’Équipe
Pour aller plus loin : Reportage sur les Hooligans argentins présenté par Dany Dyer disponible sur Dailymotion.
En bref : Coopération entre le Gabon et le Québec
Un accord cadre entre le gouvernement gabonais et l’École Nationale d’Administration Publique du Québec pourrait être signé dans les prochains jours. Afin de réformer le système d’enseignement de ses fonctionnaires de l’État, le Gabon a fait appel à l’école québécoise afin de décider dans quelle mesure elle pourra soutenir le pays dans la formation de ses employés.
Sources : Gabon News, Africa Info Gabon