Bassekou Kouyate et ses ngonis : immanquable

Bassekou Kouyaté et son groupe Ngoni Ba se sont produits quatre fois devant le complexe Desjardins,, sur la scène multiculturelle Hydro Québec. Sans doute, l’un des incontournables de ces Francofolies 2010. Une expérience à vivre, ou à revivre.

« Le ngoni est un instrument remarquable, considère Bassekou Kouyaté, tu peux jouer n’importe quel type de musique avec lui. » Reconnu dans le domaine musical en tant que révolutionnaire, Bassekou Kouyaté a donné un second souffle au ngoni, instrument ancêtre du banjo, en lui attribuant une place sur la scène internationale. Maîtrisant une technique unique qu’il a lui-même mis au point et qui est aujourd’hui enseignée aux jeunes musiciens du Mali, il offre une performance revigorante pour tous les sens.

Descendant d’une longue lignée de musiciens, historiens et griots, porteur de traditions religieuses, l’artiste d’origine malienne possède une prestance sur scène digne des plus grands prêcheurs. Accompagné de sa femme Ami Sacko et autres membres de sa famille, il interprète des compositions  éclectiques, puisant à la fois dans le folklore est-africain et américain.

En spectacle, Ngoni Ba respire une puissante sobriété. Vêtus d’ocre et de mauve, les visages paisibles, l’expression sage et flanquée de sourires juvéniles, les membres de la formation invitent dans un autre univers. La musique est enivrante et spectaculaire pour le regard : les virtualités que permettent un instrument comme le ngoni sont multipliées par quatre, et l’impression d’être autre part est décuplée par la présence sur scène d’une percussion jumelle au soleil.

Courtoisie : Francofolies de MontreÌ?al

La prestation de Bassekou Kouyaté et de Ngoni Ba se prête davantage à la contemplation qu’à la danse. La foule clappe des mains et s’exclame d’admiration. Les musiciens eux-mêmes dansent peu, sinon de leurs doigts, de leur tête et des traits de leur visage, comme portés par une espèce de transe. Chez le spectateur, l’effet de catharsis est à son comble. Les quelques pas de danse de Ami Sacko, chanteuse émérite du groupe, confirment encore une fois la légende : ces Africains ont vraiment la musique dans la peau.

Bassekou Kouyaté  a fondé Ngoni Ba en 2005. Depuis, le groupe a produit deux disques : Segu Blue en 2007 et I Speak Fula en 2009. Il a reçu, en 2008, le prix de l’album de l’année et de l’artiste africain de l’année aux BBC3 World Music Award.

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