En cette soirée d’ouverture du 31e Festival International de Jazz de Montréal, Burkina Electric a baptisé la scène Bell de ses rythmes afro-électroniques. Le groupe a donné une prestation énergique musicalement et corporellement grâce à la présence de ses deux époustouflants danseurs. Touki Montréal a capté ce moment pour vous.
20 heures tapantes, la chanteuse Maï Lingani, petit bout de femme à la chevelure imposante, toute d’orange vêtue, débarque sur la scène suivie de ses acolytes : le guitariste Wendé K. Blass, les deux danseurs et choristes Vicky et Zoko Zoko, le batteur Lukas Ligeti et « le magicien » électronique Pyrolator. Une foule nombreuse s’est déplacée en cette première soirée de festival douce et agréable. Dès la première pièce, Gom Zanga, plusieurs spectateurs n’hésitent pas à danser sans complexe à l’instar de Maï et des deux danseurs.
À l’heure où certains artistes se contentent de reprendre des recettes qui marchent, il est rafraîchissant d’entendre un groupe qui n’a pas peur d’innover en expérimentant de nouveaux mélanges de sonorités. Expérimental est un mot qui peut venir à l’esprit à l’écoute de certains passages de la prestation de Burkina Electric. En effet, parfois les rythmes électroniques ne s’agencent pas tout à fait à la cadence africaine. Mais on leur pardonne volontiers ces légers écarts, tant la formation est communicative d’énergies.
Il y a des groupes qui se doivent absolument d’être vus sur scène et c’est le cas de celui-ci. En effet, en plus de leur prestation musicale, Burkina Electric offre un spectacle de danse ahurissant, du bonbon pour les yeux. Dire que Vicky, Zoko Zoko et Maï maîtrisent l’art de la danse africaine est un euphémisme : il n’y a pas un muscle de leur corps qui n’est pas mis à contribution ! De la danse au théâtre, il n’y a qu’un pas pour le groupe, car pour certaines pièces, Zoko Zoko devient un sorcier qui tente de changer la foule en poulet (Bobo Yengué).
Pyrolator, plus discret en arrière de la scène, n’en est pas moins intrigant. Le musicien allemand, co-fondateur du groupe Der Plan, manipule un curieux instrument électronique qui semble réagir aux ondes magnétiques à la manière du théramine, l’un des plus anciens instruments électroniques. Avec deux « baguettes » en main, il produit des sons en « tapant » dans les airs. Il s’agit en fait d’un contrôleur MIDI, le Buchla Lightning II.
Le groupe termine sa prestation d’une heure sur le morceau Ça Va Chauffer, véritable hymne à la fête. Maï Lingani met une dernière fois la foule à contribution leur demandant de répéter : « Boum boum boum ! », mais les réponses sont un peu timides. Les burkinabés auraient-ils épuisé le public montréalais ? Peut-être un peu, mais c’est de la bonne fatigue !
Quelques photos de la soirée
Photo : Julia Haurio