Présenté en première mondiale lors du dernier Festival des Films sur les droits de la personne de Montréal, Le Jour où Dieu est parti en voyage, premier long métrage du Belge Philippe Van Leeuw revient sur les écrans du cinéma Beaubien, au bonheur des amoureux de films sur la détresse humaine.
Inspiré d’une histoire vraie comme l’expliquait Philippe Van Leeuw lors de la soirée d’ouverture du FFPDM en mars dernier, le film est le résultat de l’imagination et sans doute le fruit de quelques histoires glanées ici et là par l’auteur. À partir de ce bout de vérité, Van Leew brode raconte ce qu’aurait pu être la vie d’une victime rwandaise enfermée dans un champs de peur constante, de désespoir total et de tour de passe-passe entre la vie et la mort.
Place à la victime
La victime, qui n’a pas de nom, incarne la souffrance des milliers de personnes massacrées au nom d’une morale qu’on peine encore à saisir, 15 ans après. C’est à la très belle Ruth Nirere que le cinéaste belge a donné ce rôle difficile à jouer, à plus forte raison pour une rwandaise, rescapée ! Sans complexe, elle fait corps avec son personnage au point de sublimer la victime.
Bien qu’aucune scène de violence n’ait été étalée aux yeux du cinéphile, les non-dits et les différentes représentations de la mort suffisent pour terroriser chaque cinéphile sur sa chaise.
Le tournage n’a pas été de tout repos, reconnait volontiers Philippe Van Leeuw. Pourtant, il avoue que son film n’ait pas un porteur de message.
Plus que le scénario, le point fort de cet oeuvre de Philipe Van Leeuw est surtout la qualité de l’image. Une évidence lorsqu’on sait qu’il a été avant ce premier long métrage directeur de photographie pour plusieurs réalisateurs, notamment Bruno Dumont (La vie de Jésus).