Charles est un journaliste français qui retourne pour la première fois dans le pays de ses parents, l’Égypte. Dans son voyage, les souvenirs lui reviennent, et par le biais d’un cahier que lui a légué son oncle, il se remémore la vie de ses parents et de ses grands-parents. Georges Batrakani, son grand-père, est un de ses hommes qui a prospéré en Égypte, au point de devenir un «Bey», sorte de notable.
Dans son dernier roman publié aux Éditions Seuil, Robert Solé témoigne d’une Égypte d’abord peu passionnée par le pharaonisme et ancrée dans un œcuménisme, ou les religions et les différences se côtoyaient sans accroches.
«Juifs, Musulmans, Coptes, Grecs-orthodoxes, Grecs-catholique…Égyptiens de souche, Égyptianisés…Syriens, Grecs, Italiens, Arméniens-catholiques, Arméniens-orthodoxe…Chacun se définissait à la fois par sa confession et son origine nationale.»
Tout comme son personnage, qui lui ressemble à bien des égards, Robert Solé appartient au groupe des SyroLibanais. « Des Melkites de rite byzantin », dont l’église est « grecque mais pas orthodoxe, catholique mais pas romaine ».
L’histoire tourne autour de plusieurs personnages. Georges Batrakani, le patriarche de la famille, sa femme Yolande, ses enfants (Alex, Lola, Michel, Paul, André, Vivianne). Charles, fils de Vivianne et Selim, qui a hérité des onze cahiers de son oncle Michel, retourne dans la maison de ses grands-parents (Georges et Yolande), où réside maintenant Dina, veuve d’Alex, « le jean-foutre de la famille ».
C’est au cours d’un de ces repas fastueux, organisé par Dina, que tourne l’intrigue du roman. Lors de cette soirée (au Caire), le personnage central du roman sera enfin débarrassé des œillères qui ne l’ont plus quitté lorsqu’à 18 ans, il s’est installé à Paris.
Retour à l’exil, montée de l’islamisme, regret du passé sont quelques-uns des sujets que traite Robert Solé, journaliste et directeur du supplément littéraire du journal Le Monde, «Le Monde des livres ».
Avant Une soirée au Caire, Robert Solé a publié Le Tarbouche, Le Sémaphore d’Alexandrie, La Mamelouka et Mazag aux Éditions du Seuil.