50 ans d’indépendance pour 17 pays africains, le Festival du nouveau cinéma célébrait à sa façon cet anniversaire avec la rétrospective intitulée « Afrique : regards indépendants ». Au menu de cet hommage posthume au cinéaste sénégalais, les responsables de la programmation de la rétrospective, Sylvain L’Espérance et Érika Nimis, ont retenu trois titres.
La pièce la plus remarquable, c’est cette Lettre à Senghor réalisée en 1998. Le moyen métrage mélange critique et hommage destinés au politicien et poète sénégalais. Pour ce faire, le cinéaste a retracé les origines de Senghor. Il est allé dans son village d’origine pour y rencontrer ses plus fidèles alliés. Aux images, Ndiaye superpose sa douce voix avec laquelle il narre ses propres souvenirs de l’homme politique.
À ce plat de résistance précédaient deux courts métrages. Tiré de la série de cinq films « Trésors des poubelles », Diplomates à la tomate contraste avec Lettre à Senghor par l’absence de narration. À la manière du cinéma-vérité, la caméra observe des travailleurs sénégalais qui fabriquent des mallettes plaquées de cannettes de Coca-Cola ou autres boîtes vides. Ce film est réalisé en 1989 alors que Ndiaye « fait un retour à Dakar avec une caméra et de l’équipement de montage, dans le but de produire de jeunes cinéastes africains », raconte Imbert après la projection.
Avec Lettre à l’œil, il réfléchit sur le cinéma africain sur un ton très personnel. Ce court documentaire datant de 1993 a la particularité d’être tourné… en France.