« 5h36: une fille gravit en courant la pente escarpée de Lion’s Head. » Il s’agit d’une jeune américaine. En même temps, Benny Griessel, un inspecteur blanc sud-africain reçoit un appel le prévenant d’un meurtre. Alcoolique mais ne buvant plus depuis plusieurs années pour récupérer sa femme, Benny Griessel est en perpétuelle réflexion. A travers ces 13 heures qui l’attendront, il devra faire oeuvre de diplomatie avec ses collègues policiers. Ses autres collègues qui graviteront autour de son enquête.
A la manière de la série américaine 24 heures chrono, Deon Meyer nous emmène heure par heure dans la ville du Cap, autre personnage. Une ville remplie d’embouteillages et arrêtée pendant la journée à cause de panne d’électricité générales.
Habitué à dépeindre le contexte socio-économique de l’Afrique du Sud, Deon Meyer oublie un peu cette démarche dans 13h pour revenir aux sources du polar. Pourtant, c’est cette insistance à nous plonger dans des réalités qui nous fait suivre son histoire. L’auteur revient sur le racisme envers les métis ou le manque d’encadrement des jeunes recrues dans la police.
Autre personnage, le temps, celui que plusieurs abordent différemment. Le temps d’une journée mais aussi l’histoire toute récente, l’apartheid et le sort des afrikaners. Un personnage secondaire apporte cette réflexion:
« J’écris un livre. Je me suis juré que ce serait le dernier. C’est sur la reconstruction de l’Afrique du Sud après la guerre des Boers. Je l’écris pour les gens de mon peuple, les Afrikaners. Pour qu’ils se rendent comptent qu’ils ont traversé des épreuves similaires à celles que les noirs traversent de nos jours. Eux aussi ont été opprimés, eux aussi ont été très pauvres, sans terre, écrasés. Mais ils se sont relevés grâce à la discrimination positive. Et au fait de pouvoir jouer un rôle dans l’économie. Il y a de très grands parallèles. »
En empruntant le genre du polar, Deon Meyer réussit toujours à remettre en question sa société.