Batteries acidulées, cadences de comptines électro secouent les idées obscures. Du hip-hop amoureux pour marcher en écoutant des histoires, les mélodrames camouflés de son grand-père Valentin, des hommages, des messages personnels sur ce monde qui ne peut se faire sans nous.
N’en déplaise aux amants de la polémique, prêts à critiquer ceux qui ne se bagarrent pas assez avec leurs textes et qui empruntent d’autres langues afin d’évoquer l’absurdité des frontières : Abd Al Malik s’autorise la grâce d’être candide et de slamer en anglais si ça lui plaît.
Les puristes et les maniaques des accents seront irrités, mais ceux qui aiment baragouiner sans complexes seront enchantés. À l’écouter, vous rêverez de chansons en pidgin, d’une fête de dialectes, de you + me bien secoué !
Il a réalisé ce quatrième album avec Chilly Gonzales et il nous fait voyager du Congo à la gare de l’est en passant par Paris où l’on cause à l’envers. Vous cavalerez donc entre les notes d’un piano-bar et les airs libres d’une rumba mixée. Au début, vous serez perdu, ensuite vous retrouverez votre chemin avec la joie de Ma jolie et vous en parlerez des heures.
We are still kings vous empêchera d’être cadavré ; les chœurs des chanteuses et les accords de la guitare tiendront leurs promesses avec des mélodies audacieuses.
Vous n’apprendrez peut-être rien, vous ne sentirez pas de révolte, ni les secrets entre la pose et la prose, mais le temps nous dira qui a raison avec cette pop bariolée d’échos lyriques et d’espoirs chantés en duo décalé sur Ground Zéro, une belle consolation contre l’hiver et les distances.
Le cœur en bandoulière, avec Château rouge je repartirai sur la route vous retrouver, je me souviendrai de Pointe-Noire, de mes amours urbaines et je danserai toute la nuit sur des paradoxes.
À bientôt, Malik le roi !
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Abd Al Malik, Château rouge, Barclay/Universal