En 2020, Kinshasa, avec 12,7 millions d’habitants, devrait être la ville la plus peuplée d’Afrique dépassant Le Caire qui détient aujourd’hui ce record.
(Syfia Grands Lacs)
La capitale congolaise accueillera 4 millions d’habitants supplémentaires dans les 10 ans à venir. Telles sont les prévisions publiées fin novembre dans « L’État des villes africaines 2010 » de l’ONU Habitat et du PNUE (Programme des Nations unies pour l’environnement).
Ce document fait un état accablant et très inquiétant pour les décennies à venir de la situation des grandes villes d’Afrique, particulièrement d’Afrique centrale.
En effet, la croissance démographique rapide de ces villes – la plus forte dans la décennie à venir est celle de Kinshasa qui regroupe déjà 13 % de la population du pays – n’est pas gérée. Les bidonvilles sont toujours plus nombreux, s’étendent toujours plus loin, sans contrôle et sans accès aux services minimum.
«L’urbanisation de la pauvreté est un développement dramatique sur le continent africain, car elle est génératrice de contrastes alarmants entre la richesse des quartiers d’affaires ou des zones résidentielles pour les couches sociales à revenus élevés, d’une part, et la masse des misérables croupissant dans de vastes quartiers informels et les taudis de l’autre», note le rapport.
Il met en cause «la bourgeoisie politico-commerciale de la région» qui « pille leurs pays, dilapide les ressources nationales dans la poursuite flagrante et sans scrupules de l’enrichissement individuel » au détriment des infrastructures de base et des services sociaux attendus de millions de citadins.
Totalement laissés pour compte, les Kinois vivent ainsi à 95 % de la débrouille, selon l’Onu-Habitat et doivent assurer eux-mêmes les services minimums pour rendre leurs quartiers viables. Réduire les inégalités est la priorité pour rendre les villes viables pour tous, insiste le rapport. Et il y a urgence…
Par Marie-Agnès Leplaideur