Notre étrangère de Sarah Bouyain est un bijou de film lent comme un fleuve profond qui explore les thèmes de la solitude, de la féminité et de l’altérité. Rencontre avec sa réalisatrice.
C’est votre premier film. Aviez-vous envie de faire un film depuis longtemps?
Ce n’est pas un intérêt récent, mais il a fallu sept ans pour que ce film voie le jour, à partir de la naissance de l’idée. Mais j’ai déjà réalisé un documentaire, Les enfants du blanc. J’ai étudié à l’École Louis Lumière.
Quel cinéma vous inspire? Avez-vous vu beaucoup de films africains?
J’ai regardé des films de partout, que ce soit d’Amérique, d’Asie, etc., mais je n’ai pas vu beaucoup de films africains. À un moment, il y a eu une mode du cinéma africain. On passait même des films très mauvais. Maintenant, on n’en voit presque plus, à part aux festivals, et on a d’excellents films qui nous passent sous le nez.
Mais en discutant autour de moi depuis mon arrivée à Ouaga, j’entends qu’il y a beaucoup de nouveaux à ce Fespaco, qu’une nouvelle génération de cinéastes est en train de naître et qu’elle est prometteuse.
Sarah Bouyain à Ouagadougou au Fespaco 2011; Photo : Floriane Denis
Vous avez dit tout à l’heure : « Je ne vis pas de mon art ». Pourquoi?
Oh, j’ai touché un salaire pendant le tournage, mais je ne vis pas de la réalisation. J’ai travaillé sur des tournages. J’ai été assistante caméra. Je travaille à France 2 comme cadreuse pour diverses émissions. Comme je suis intermittente, ça me permet d’aménager mon emploi du temps pour écrire ou tourner. C’est aussi lié au genre de film que je choisis de faire.
Comment ça?
Dans ce domaine, il y a deux sortes de gens : ceux qui n’en ont rien à foutre de l’Afrique et qui pensent que les spectateurs non plus, et ceux qui ont des idées préconçues sur ce que doit être un film africain, qui ont une certaine image de l’Afrique et qui n’aiment pas qu’on s’en écarte.
C’est aussi difficile de trouver un distributeur. En ce moment, il n’y a que deux copies du film qui tournent en France, plus une pour les festivals. La conjoncture est difficile pour les films d’art et d’essai, surtout depuis l’avènement du numérique. Je croyais qu’au contraire ça allait aider, mais non.
Mais le film a eu du succès aujourd’hui. C’est bon signe, vous vivrez peut-être bientôt de votre art?
J’aimerais ne faire que ça, mais pas au prix de devoir composer avec un distributeur avant même le tournage d’un film, comme c’est le cas quand on bénéficie de certains financements.
Projetez-vous de faire un autre film?
Oui, j’ai même plusieurs idées. Il faut en avoir plusieurs. Un film, c’est fragile.
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