Cécile Doo-Kingué a répondu présente pour fêter les 25 ans du Club Balattou en collaboration avec Vues d’Afrique. Guitare en main, groove dans la voix et récits anecdotiques, Cécile Doo-Kingué a su effacer les tracas de la vie le temps d’une soirée, le 21 avril dernier.
Elle commence dans le vif et donne le ton de la soirée « allez voir les deux jolies blondes au bar et bourrez-vous la gueule en écoutant la musique ». Il s’en suit le début du concert marqué par des jam-sessions impressionnants. Cécile Doo-Kingué vit la guitare. Une sorte de symbiose ponctuée par la basse et le tempo de la batterie. Elle présente d’ailleurs ses musiciens avec humour « voici mes jolis musiciens qui sentent bon le sable chaud » avec Tricia Foster à la basse et Pascal Racine-Venne à la batterie. Trio de choc!
Le timbre de sa voix grave a le don d’enrober doucement chaque mot. Néanmoins, ses interludes de guitare sont aussi importants que les paroles de ses chansons. Sa voix et la guitare s’entraînent mutuellement et perfectionnent les consonances de chacun.
Le concert continu sur ses notes d’humour « je suis très fière de deux choses dans ma vie : ma fesse gauche et ma fesse droite! Mon chef-d’oeuvre! Merci à la bouffe de maman! » Le morceau Ma’s Kitchen suit et offre une instrumentale country : Alabama, Arkansas, here we are !
À la demande de son entourage, Cécile Doo-Kingué a commencé à écrire plus de morceaux en français. Elle s’est mise aussi au Douala et explique qu’elle s’entraîne au téléphone avec sa mère afin de bien marquer les accents toniques. Elle expose ses progrès en offrant un morceau en anglais avec les refrains en Douala.
La plupart des chansons du répertoire de Cécile expose des sonorités blues. Toutefois, une bonne partie de ses morceaux s’assimile au répertoire folk et rock avec les chansons Freedom is calling, Rise ou la chanson écrite pour les 25 ans du Balattou où elle scande « j’ai choisi d’être citoyenne du monde ».
L’humour n’est jamais loin et elle explique entre deux chansons qu’elle est une grande admiratrice des stéréotypes « surtout celui des Africains cannibales » et ajoute que tout basané devrait « exploiter son côté mangeur de chair » pour faire taire les mauvaises langues! Cécile Doo-Kingué maîtrise l’auto-dérision aussi bien que la guitare!
L’artiste clôture le concert sur une nouvelle chanson qu’elle a écrite afin de lutter pour l’auto-détermination, le droit de vote et le choix de sa religion. Cette chanson se veut en lien avec les pays où ça chauffe comme le Nigéria, la Côte d’Ivoire ou l’Égypte.
Un concert vitaminé, un public d’habitué, un plébiscite : le concert a su conquérir un public séduit d’avance.