Quand on pense à Yael Naim, on pense tout de suite à la chanteuse du tube New Soul. Mais, l’univers « yaëlien » ce n’est pas que ça! Elle en a fait la preuve samedi soir à l’Astral lors du lancement de son troisième album She Was a Boy au Canada.
La représentation commence dans un univers à la fois champêtre et onirique. L’artiste franco-israélienne d’origine tunisienne porte une fleur dans les cheveux. David Donatien aux percussions a une chemise bleue à motif kitsch.
Tantôt fragile, tantôt dôtée d’une puissance vocale insoupçonnable chez ce brin de femme, l’artiste ouvre le bal avec My Dreams. En fond sonore, la tempête devient pluie. Installée au piano, elle revisite My Umbrella de Rihanna.
À l’aise sur scène, et après plusieurs anecdotes sur l’immigration de Yaël à Paris, l’ensemble musical interprète Come Home. Comme tous les titres interprétés depuis le début du concert, la chanson est revisitée, ce qui ne déplaît pas au public.
Techniquement, l’escorte de musiciens est parfaite. Elle est entre autres composée de Daniel Romeo à la basse, Julien Feltin à la guitare, et David Donatien aux percussions. Lorsqu’ils accompagnent Yael Naim sur She was a boy, les rythmes arabisants sur les airs d’accordéon sont maitrisés sans faux pas.
Après quelques morceaux-phares de son nouvel album, est entièrement en anglais, la chanteuse interprète Paris en Hébreux. Le titre est extrait de son précédent album Yaël Naim. Elle enchaine sur les touchants Today et I Try Hard.
Avec Mystical Love et Stupid Goal, le point culminant du concert est atteint. Le groupe se déchaine sur du son résolument rock. La chanteuse entame une chorégraphie délurée qui donnerait presque à l’auditoire l’envie de sauter avec elle. « Ce sont les cinq minutes de sport de la journée! » lance-t-elle sous les rires et les applaudissements des quelque 300 personnes présentes.
« Je vais interpréter une nouvelle chanson. Je l’ai écrit il y a une semaine… ». L’artiste taquine son public puisque la nouvelle composition n’est autre que New Soul. Le concert se termine sur les murmures du public qui susurre « this is a happy-end ».
L’interprétation choisie pour les chansons a donné une allure éclectique au concert. Ce mélange des genres a incontestablement plu. Il faut dire que le groupe avait le souci d’offrir de la nouveauté aux admirateurs qui connaissaient les mélodies du dernier album par cœur.
Assister à une prestation de Yael Naim, c’est un peu comme aller à un pique-nique dont le menu serait les chansons sucrés-salés de la chanteuse.
La chanteuse Émilie Clepper, originaire de la Rive-Sud, a joué en première partie. L’artiste folk, qui a le même univers que Tracy Chapman et une voix à la Shakira, a interprété des morceaux de son deuxième album What you see.