Orchestre National de Barbès : la force vive

L’Orchestre National de Barbès avait embrasé le Métropolis de Montréal lors du Festival Nuits d’Afrique 2009. Touki Montréal ne les a pas manqués durant leur passage à Londres et vous fait revivre cette soirée effervescente.

Crédit photo : Rafael Maman - ToukiAssister à un concert de l’ONB apporte toujours son lot d’excitation. Voici en effet un groupe né dans la scène, et dont le premier album, enregistré en direct, reste d’ailleurs leur meilleure vente à ce jour.

On attendait donc avec impatience leur venue, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas déçu, réussissant une fois encore à galvaniser le public de leur sonorités venues d’Afrique du Nord.

L’ONB débarque face à une foule peu nombreuse mais rassemblée dans son ensemble devant la scène. Une ambiance bleue feutrée accueille la troupe francilienne qui débute avec « Chorfa ». Les lourdes sonorités reggae de la chanson font délicatement monter la température.

L’orchestre enchaine sans transition avec « Poulina « , bien plus rythmée qu’à l’accoutumée. Les quelques récalcitrants qui étaient restés assis ont désormais envahi la piste de danse. La soirée est lancée.

Onze membres en parfaite osmose se déambulent de toute part. S’ils jouent des instruments communs à l’Occident, tels guitares, synthétiseurs et accordéon, ils apportent aussi un vent venu du Sud avec les percussions derbouka, la basse à cordes pincées guembri ou encore les karkabous, sorte de castagnettes nord-africaines. Un mélange donc très éclectique.

Ils offrent ce soir un répertoire très varié, remontant de leurs origines jusqu’à nos jours. Le public peut ainsi reprendre en chœur la classique « Salam » ou s’adonner à des danses frénétiques sur des titres plus récents comme l’hymne ska « Chkoun? » et le big-beat oriental de « Sidi Yahia-Bnet Paris ». Un petit message politique est lancé avec « Résidence », un hommage aux Africains ayant combattu pour une France qui les oubliera par la suite.

S’il y a un atout qui leur est propre, c’est de pouvoir faire voyager dans des atmosphères très disparates d’un instant à l’autre. Après une bonne heure,  le groupe transforme ainsi la salle en une gigantesque cérémonie gnawa, plongeant tout le public en une profonde transe.

L’audience se retrouve quelques moments plus tard au milieu d’un bal musette dans les rues de Paris sur le titre « La rose ». Voilà toute la force de l’ONB. Le groupe confirme sa capacité à transcender les foules dans son antre de prédilection, la scène.

Comme lors de leur dernier passage à Montréal, ils terminent sur la reprise des Rolling Stones, « Sympathy for the Devil ». Les albums de l’ONB se caractérisent toujours par des sonorités très variées, ce qui s’est traduit tout au long de cette soirée. « Cela reflète les cultures de chacun des membres », nous avait déclarés le claviériste Tewfik Mimouni, « et il y a des choses qu’on vous cache qui sortiront peut être plus tard ». On ne peut donc que saliver d’impatience en attendant leurs prochaines prestations qui, espérons, amèneront leur part de surprises.

Découvrez l’interview de Tewfik Mimouni et Kamel Tenfiche. En bonus, deux extraits de leur concert.

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Nicolas Roux

Crédit photo : Rafael Maman

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