Dans Le Périple de Baldassare, Joël Alessandra, scénariste et bédéiste, a décidé de revisiter un des grands classiques de l’auteur, romancier, journaliste et depuis peu académicien Amin Maalouf. Dans le premier des trois albums, Baldassare, libraire, se lance à la recherche d’un ouvrage plus que mythique, Le centième Nom.
L’histoire se déroule en 1665. Baldassare Embriaco, Génois d’Orient, négociant en livres et curiosités, comme il aime se décrire, se voit un jour offrir un livre: Le Centième Nom. Il s’agit d’un ouvrage qui contiendrait selon la légende le nom caché de Dieu et détiendrait surtout le pouvoir d’apporter le salut au monde.
Un brin généreux et à la limite naïf, Baldassare décide de se séparer de ce livre alors qu’approche 1666, l’année de la Bête (année maudite). Se rendant compte qu’il a peut-être commis une bourde, le libraire d’un autre temps décide alors de s’en aller jusqu’à Constantinople, tenté de reprendre Le Centième Nom.
Le premier volume de cette trilogie se lit et se dévore facilement tout en renseignant sur les us et coutumes de l’époque. Le style d’écriture de l’immortel Maalouf n’est plus à démontrer, à l’image des quelques prix qu’il a gagnés au fil des années (Prix Goncourt en 1993 pour Le Rocher de Tanios et Prix Jacques Audiberti-ville d’Antibes pour Le Périple de Baldassare).
En outre, l’adaptation de Joël Alessandra témoigne d’un lecteur qui a été conquis par l’œuvre d’Amin Maalouf, notamment l’histoire de ce libraire au service de la paix, de la tolérance et d’une humanité qu’on voudrait savoir persistante à l’épreuve du temps.
« C’est un récit comme je les adore, un peu carnet de voyage, un peu journal intime et récit historique. C’est un bijou de littérature qu’Amin Maalouf nous livre ici, je le remercie du fond du cœur de m’avoir permis de l’adapter », indique l’auteur à la fin de l’ouvrage d’une soixantaine de pages.
Né à Marseille, fils de pieds d’Algérie, issu d’émigrés siciliens Joël Alessandra a publié Fikrie à La Boîte à Bulles, directement inspiré de son expérience de directeur artistique à Djibouti de 1989 à 1991, Dikhil, puis Fierté de Fer, album de voyage sur le train Djibouto-Ethiopien aux Éditions Paquet.