Dans Omar m’a tuer, Roschdy Zem a choisi d’aborder l’affaire Omar Raddad, mais à travers le prisme d’un auteur, Pierre-Emmanuel Vaugrenard, inspiré de l’académicien Jean-Marie Rouart, convaincu dès le début de l’affaire de l’innocence du « coupable ».
Pour sa deuxième réalisation, le cinéaste n’a pas choisi la facilité, tout comme c’était déjà le cas en 2006 avec Mauvaise Foi, un film qui traite de l’amour heureux entre une juive et un musulman.
Omar Raddad est ce jardinier d’origine marocaine, accusé d’avoir tué sa patronne, Ghislaine Marchal, le 24 juin 1991, dans le cave de sa villa de Mougins. Dans son dernier souffle, elle aurait écrit ces terribles mots avant de mourir : « Omar m’a tuer ».
Cette histoire vraie, qui suscite encore moults interrogations près de 20 ans après n’est toujours pas clos, en tout cas du point de vue du jardinier.
Gracié partiellement en 1996 par le président français Jacques Chirac, sous la pression du roi Hassan II du Maroc, Omar Raddad, qui a purgé 7 ans de prison, clame toujours son innocence, encore aujourd’hui, et ne cesse d’en appeler de la décision de justice de dix-huit ans de réclusion criminelle.
Dans la peau du jardinier, l’acteur Sami Bouajila, complice de Roschdy Zem (Indigènes, Hors-la-loi), convainc par son interprétation jusqu’au-boutiste.
« Je n’ai rien développé, c’est un rôle, pour moi. Chaque rôle permet à l’acteur de s’exhiber et de révéler quelque chose de sa personnalité. Peut-être qu’inconsciemment j’ai pu expurger des injustices subies. Je l’avais déjà fait ailleurs et avant », indique d’ailleurs l’acteur.
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Autre interprétation réussie, celle de Denis Podalydes, qui sublime dans la peau de l’auteur Pierre-Emmanuel Vaugrenard qui a passé une partie de sa vie à défendre l’accusé.
« [Le personnage] est nettement inspiré de Jean-Marie Rouart, un écrivain, obsédé par les causes perdues où l’homme est seul, devant une injustice. Il m’a d’ailleurs confié, lors de notre rencontre, que cette obsession était liée à une injustice commise envers quelqu’un de sa famille, dans son enfance », souligne l’acteur Denis Podalydes.
Pour la petite histoire de ce film, c’est le cinéaste Rachid Bouchareb qui devait réaliser le film et Roschdy Zem devait avoir le rôle d’Omar Raddad. Le hasard de la vie a changé la donne.
« J’aimerais d’abord préciser qu’il ne s’agit ni d’un règlement de compte, ni d’une quelconque révision de l’histoire. J’ai seulement éprouvé le désir de raconter une histoire, tragiquement extraordinaire », précise le réalisateur.
Selon Roschdy Zem, les éléments qui laissent à penser que Raddad pouvait être innocent existent et sont au moins aussi nombreux que ceux qui mènent à la conclusion de sa culpabilité.
« J’ai rencontré Omar Raddad et j’ai lu son livre : Pourquoi moi? J’ai rencontré Maître Vergès, avocat de Raddad, ainsi que Maître Leclerc, avocat de la partie civile, pour entendre leurs arguments respectifs. J’ai lu l’ouvrage de Jean-Marie Rouart : Omar. La construction d’un coupable. Enfin, j’ai lu des extraits de rapports du procès, des PV de gendarmerie et des éléments d’enquête “non officiels” », a-t-il dit.
Pour en savoir plus :
– Omar m’a tuer sera à l’affiche au Québec dès le 23 septembre prochain.
– À noter également que le réalisateur Roschdy Zem ser en visite au Québec du 19 au 23 septembre.
Je pense qu’il y a déjà assez de mensonges et de désinformation au Québec pour en rajouter en provenance de l’étranger.
Si vous souhaitez connaitre la vérité sur le procès d’Omar Raddad, je vous recommande la visite du site Web du directeur d’enquête sur cette affaire au combien médiatisée : https://omarlatuee.free.fr
Vous y découvrirez les faits réels que contient le dossier d’instruction. Les rapports d’expertises, et toutes autres informations éclairées tirées du livre de ce même enquêteur « Omar l’a tuée, vérités et manipulations d’opinion ».
Bonne visite !