Le troisième album de la Malienne Mamani Keïta a de quoi réjouir, tout en assumant des thèmes sociaux sous le ton de la critique, son groove singulier alliant rythmes traditionnels et musique électronique gagne en efficacité.
« Pas facile gagner l’argent français, bosser bosser », c’est sur ces mots que débute la pièce « Gagner l’argent français » de l’album éponyme, son deuxième opus chez la très belle étiquette de disques No Format. Elle poursuit ainsi sa collaboration avec le guitariste Nicolas Repac (Arthur H et également auteur d’un album remarquable chez No Format : Swing swing)
Le ton est donné. Dans cet album, la chanteuse parle de ses années de galère dans la France de l’exclusion. Il est intéressant de noter que l’exclusion dont traite Mamani Keïta sur cet album touche aussi bien les sans-papiers que les Français eux-mêmes, la pauvreté et la misère n’épargnant personne.
Sur cet album, la malienne s’est entouré de la même équipe : le Malien Djeli Moussa Kouyaté assurant avec efficacité la section guitare, accompagné de Moriba Koïta au Ngoni. On ne change pas une formule qui est efficace et la chanteuse travaille étroitement avec Kouyaté dans l’écriture de ses chansons.
En général sur cet album les chansons ont une structure rythmique plus cohérente que son précédent album Yelema, la formule tradi-moderne privilégiée par la chanteuse, semblant ici prendre du corps.
Retenons la chanson titre de l’album pour sa narration très belle et son refrain accrocheur. Le titre « Nenibali », chanson d’amour aux claviers aériens ou la transe suggérée par Siya, est un parfait exemple de cette volonté de modernisation du champ bambara.
Un très bel album!
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