Gunther Gamper a déjà exposé à six reprises à Montréal depuis 2008. Dans l’exposition Bamako-Paris-Montréal à la Maison de l’Afrique, le portraitiste capture l’image de plusieurs grands noms de la musique malienne comme Salif Keita ou encore Boubacar Traoré. Rencontre avec ce passionné de musique du monde.
Votre dernier thème photographique était la musique classique. Pourquoi faire le portrait de musiciens maliens?
Parce que la musique malienne est sur le devant de la scène musicale montréalaise, alors qu’il y a cinq ans, c’était plutôt la musique sénégalaise qui avait du succès.
Il n’y a qu’à voir la place qu’occupe la musique du monde dans les festivals.
Il n’y a qu’à regarder la programmation dans les salles de concert, à chaque fois les groupes d’origine malienne qui jouent de la kora ou du balafon ont énormément de succès.
En tant qu’artiste qui s’autofinance, quelles ont été vos principales difficultés?
Je n’avais pas le budget au début pour faire le voyage entre Bamako, Paris et Montréal. En 2006, j’ai commencé à faire la série de portraits des artistes maliens en assistant aux divers festivals à Montréal sans dépenser de l’argent pour un billet d’avion.
L’autre difficulté était de contacter les artistes et d’avoir la permission de les prendre en photos. J’ai même essayé de les contacter en passant par leur MySpace ou leur Facebook! Ça a été un travail de longue haleine, car je n’étais pas considéré comme un média auprès des attachés de presse et des artistes eux-mêmes. Heureusement, la plupart d’entre-deux ont joué le jeu.
Quand je suis allé à Bamako, ça a aussi été un peu difficile. J’ai pris des collaborateurs pour m’orienter dans la ville et trouver les studios d’enregistrement. Certains artistes arrivaient même une heure après l’heure prévue de RDV.
Justement, est-ce que les rencontres avec les artistes se sont bien passées?
Certains artistes étaient moins disponibles que d’autres. Par exemple, le manager de Salif Keita m’a donné deux minutes pour prendre les photos. J’ai vu Salif Keita, il a posé, j’ai fait mes photos et c’était fini. On ne s’est même pas serré la main! Mais avec des groupes comme SMOD, c’était plus facile. Ils sont devenus mes amis MySpace avant même que j’arrive à Bamako et sont venus chanter au vernissage de l’une de mes expositions en 2008.
Jusqu’ici, Gunther Gamper a fait 36 portraits. Ils ont tous été réalisés pendant les répétitions, les enregistrements d’albums ou les concerts des artistes maliens à Montréal, Paris ou Bamako. Les portraits sont assez serrés. Les pauses sont sobres et les sujets